C’est vrai, les médias n’en parlent quasiment plus. Pourtant la menace est plus sérieuse que jamais. La prochaine pandémie grippale pourrait provoquer des dizaines de millions de morts dans le monde. Et si l’on met à part les plus hautes autorités de santé, le moins que l’on puisse dire est que la masse des citoyens ne se montre guère concernée. Or le danger est là, bien réel.
Pour preuve, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé le Dr Margaret Chan, n’y est pas allée par quatre chemins en ouvrant la 61ème Assemblée mondiale de la Santé, à Genève le 19 mai dernier : « la grippe pandémique » a-t-elle rappelé, « constitue avec la famine et le changement climatique une des trois crises qui menacent l’avenir de l’Humanité ». Ni plus, ni moins.
Ce message, les laboratoires de recherche – publics et privés - l’ont depuis longtemps reçu cinq sur cinq. La pandémie, ils s’y préparent activement avec pour cible principale le virus aviaire H5N1. Ce dernier est en effet le plus sérieux des grains de sable qui pourraient demain, gripper le monde.
Le laboratoire britannique GSK vient ainsi d’obtenir de la Commission européenne une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour son Prepandrix®, le premier « vaccin prépandémique humain contre la grippe H5N1 ». Il se présente sous la forme de deux flacons séparés : l’un contient un adjuvant, l’autre l’antigène. Et avant administration, les 2 composants doivent être mélangés par le médecin.
Ce pré-vaccin se veut une arme supplémentaire -en complément des antiviraux et des masques de protection- à la disposition des autorités sanitaires en cas de pandémie grippale. Dans un premier temps au moins, il ne sera pas disponible en officine. En revanche, le fabricant prévoit d’étoffer le stock stratégique de l’OMS en y contribuant un don de 50 millions de doses.
En février dernier, l’Agence européenne du Médicament (EMEA) avait reconnu la capacité du Prepandrix® à limiter la transmission inter-humaine d’un virus aviaire H5N1 mutant. « Limiter » et non « stopper », la nuance est de taille. En effet et en dépit de son appellation, le Prepandrix n’est pas un vaccin à proprement parler.
« Nous avons travaillé sur une souche virale H5N1 qui a circulé et tué des malades au Vietnam en 2004 », nous a expliqué le Dr Sophie Muller, responsable du Projet Vaccin H5N1 pour GSK France. « Nous lui avons ajouté un nouvel adjuvant, qui permet d’induire une immunité croisée contre un virus H5N1 mutant ».
C’est cette immunité croisée qui vient d’être reconnue par la Commission européenne. Une immunité d’ailleurs limitée, puisque « ce type de ‘vaccin’ ne sera efficace que si le véritable virus pandémique est proche du virus pré-pandémique H5N1 actuellement connu » avertit le ministère français de la Santé. Au cas où l’OMS viendrait à déclarer une situation de pandémie, l’intérêt essentiel de ce vaccin résiderait dans sa capacité à élever rapidement le niveau d’immunité, sans attendre de longs mois qu’un vaccin pandémique incluant la valence exacte du virus en circulation soit disponible.
Le laboratoire GSK prépare d’ailleurs activement ce type de vaccin. « Nous avons le ‘Pandemrix®’, un vaccin potentiel qui attend juste qu’y soit incluse la souche exacte du virus (qui sera identifié comme) à l’origine de la pandémie. Une fois identifié et isolé, il nous faudrait 5 à 6 mois pour le produire ».
Un délai logique, puisqu’un vaccin est cultivé sur des œufs de poule embryonnés, à partir d’une souche virale clairement identifiée. Or le virus pandémique qui mettra le feu aux poudres n’est pas encore connu. Impossible, naturellement, de produire un vaccin contre une souche virale qui n’existe pas.
Plusieurs firmes dans la course
D’autres firmes sont engagées dans cette course. Le français Sanofi Aventis par exemple, a bien présenté un vaccin prépandémique H5N1 dès octobre 2006, à la 2ème Conférence internationale Influenza Vaccines for the World qui se tenait à Vienne, en Autriche.
Ses résultats étaient-ils décevants ? Toujours est-il que « nous n’avons pas demandé d’AMM » explique le Dr Albert Garcia, porte-parole du pôle « Préparation pandémique » de Sanofi Aventis. « Nos efforts se concentrent plutôt sur l’amélioration de notre capacité de production vaccinale. Nous tentons de réduire la durée (qui est actuellement rappelons-le, de 6 mois) pour la production d’un vaccin. C’est essentiel à nos yeux. Et pour tout vous dire, je ne crois pas vraiment à ces vaccins prépandémiques. C’est en réduisant la durée de production des vaccins que nous gagnerons la bataille contre une pandémie grippale ».
Le groupe pharmaceutique suisse Novartis enfin, est lui aussi sur la ligne de départ avec son Focetria®. Ce vaccin pandémique prototype a obtenu une AMM européenne en mai 2007. « Si un début de pandémie se produit, la souche virale contenue dans Focetria sera remplacée par la souche à l’origine de la flambée » précise le producteur.
En fait les enjeux sont cruciaux et le temps presse. A ce jour, 241 personnes ont déjà succombé au virus aviaire à travers le monde. Ce qui nous préserve aujourd’hui d’une pandémie, c’est l’incapacité du virus à se transmettre d’homme à homme. Mais il suffit que se produise la mutation autorisant cette transmission interhumaine pour que H5N1 se transforme en souche pandémique. Et la question que se posent les experts de l’OMS n’est pas de savoir si cette mutation surviendra, mais quand.
Source : Destination Santé
Pour preuve, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé le Dr Margaret Chan, n’y est pas allée par quatre chemins en ouvrant la 61ème Assemblée mondiale de la Santé, à Genève le 19 mai dernier : « la grippe pandémique » a-t-elle rappelé, « constitue avec la famine et le changement climatique une des trois crises qui menacent l’avenir de l’Humanité ». Ni plus, ni moins.
Ce message, les laboratoires de recherche – publics et privés - l’ont depuis longtemps reçu cinq sur cinq. La pandémie, ils s’y préparent activement avec pour cible principale le virus aviaire H5N1. Ce dernier est en effet le plus sérieux des grains de sable qui pourraient demain, gripper le monde.
Le laboratoire britannique GSK vient ainsi d’obtenir de la Commission européenne une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour son Prepandrix®, le premier « vaccin prépandémique humain contre la grippe H5N1 ». Il se présente sous la forme de deux flacons séparés : l’un contient un adjuvant, l’autre l’antigène. Et avant administration, les 2 composants doivent être mélangés par le médecin.
Ce pré-vaccin se veut une arme supplémentaire -en complément des antiviraux et des masques de protection- à la disposition des autorités sanitaires en cas de pandémie grippale. Dans un premier temps au moins, il ne sera pas disponible en officine. En revanche, le fabricant prévoit d’étoffer le stock stratégique de l’OMS en y contribuant un don de 50 millions de doses.
En février dernier, l’Agence européenne du Médicament (EMEA) avait reconnu la capacité du Prepandrix® à limiter la transmission inter-humaine d’un virus aviaire H5N1 mutant. « Limiter » et non « stopper », la nuance est de taille. En effet et en dépit de son appellation, le Prepandrix n’est pas un vaccin à proprement parler.
« Nous avons travaillé sur une souche virale H5N1 qui a circulé et tué des malades au Vietnam en 2004 », nous a expliqué le Dr Sophie Muller, responsable du Projet Vaccin H5N1 pour GSK France. « Nous lui avons ajouté un nouvel adjuvant, qui permet d’induire une immunité croisée contre un virus H5N1 mutant ».
C’est cette immunité croisée qui vient d’être reconnue par la Commission européenne. Une immunité d’ailleurs limitée, puisque « ce type de ‘vaccin’ ne sera efficace que si le véritable virus pandémique est proche du virus pré-pandémique H5N1 actuellement connu » avertit le ministère français de la Santé. Au cas où l’OMS viendrait à déclarer une situation de pandémie, l’intérêt essentiel de ce vaccin résiderait dans sa capacité à élever rapidement le niveau d’immunité, sans attendre de longs mois qu’un vaccin pandémique incluant la valence exacte du virus en circulation soit disponible.
Le laboratoire GSK prépare d’ailleurs activement ce type de vaccin. « Nous avons le ‘Pandemrix®’, un vaccin potentiel qui attend juste qu’y soit incluse la souche exacte du virus (qui sera identifié comme) à l’origine de la pandémie. Une fois identifié et isolé, il nous faudrait 5 à 6 mois pour le produire ».
Un délai logique, puisqu’un vaccin est cultivé sur des œufs de poule embryonnés, à partir d’une souche virale clairement identifiée. Or le virus pandémique qui mettra le feu aux poudres n’est pas encore connu. Impossible, naturellement, de produire un vaccin contre une souche virale qui n’existe pas.
Plusieurs firmes dans la course
D’autres firmes sont engagées dans cette course. Le français Sanofi Aventis par exemple, a bien présenté un vaccin prépandémique H5N1 dès octobre 2006, à la 2ème Conférence internationale Influenza Vaccines for the World qui se tenait à Vienne, en Autriche.
Ses résultats étaient-ils décevants ? Toujours est-il que « nous n’avons pas demandé d’AMM » explique le Dr Albert Garcia, porte-parole du pôle « Préparation pandémique » de Sanofi Aventis. « Nos efforts se concentrent plutôt sur l’amélioration de notre capacité de production vaccinale. Nous tentons de réduire la durée (qui est actuellement rappelons-le, de 6 mois) pour la production d’un vaccin. C’est essentiel à nos yeux. Et pour tout vous dire, je ne crois pas vraiment à ces vaccins prépandémiques. C’est en réduisant la durée de production des vaccins que nous gagnerons la bataille contre une pandémie grippale ».
Le groupe pharmaceutique suisse Novartis enfin, est lui aussi sur la ligne de départ avec son Focetria®. Ce vaccin pandémique prototype a obtenu une AMM européenne en mai 2007. « Si un début de pandémie se produit, la souche virale contenue dans Focetria sera remplacée par la souche à l’origine de la flambée » précise le producteur.
En fait les enjeux sont cruciaux et le temps presse. A ce jour, 241 personnes ont déjà succombé au virus aviaire à travers le monde. Ce qui nous préserve aujourd’hui d’une pandémie, c’est l’incapacité du virus à se transmettre d’homme à homme. Mais il suffit que se produise la mutation autorisant cette transmission interhumaine pour que H5N1 se transforme en souche pandémique. Et la question que se posent les experts de l’OMS n’est pas de savoir si cette mutation surviendra, mais quand.
Source : Destination Santé
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