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07 février 2011

La lettre de la désobéissance civile

 
Il y a quelques années, André Glücksmann prônait la désobéissance civile au sujet du scandale du sang contaminé, qui «n’aurait peut-être jamais existé si, quand il était encore temps, quelqu’un avait civilement désobéi.»

Il est certain que le sang contaminé n’est qu’un exemple parmi bien d’autres : le nuage de Tchernobyl, le distilbène, l’amiante, l’encéphalopathie spongiforme bovine, l’hormone de croissance, les hormones dans la nourriture des animaux, les produits chimiques dans l’agriculture, les centaines de médicaments retirés parce qu’ils avaient tué, alors qu’ils avaient été mis sur le marché après de « longues études sur leur innocuité absolue ». Aucun des véritables responsables de ces délits n’a été sanctionné, excepté, parfois, quelques rares boucs émissaires.

La liste les tueurs potentiels toujours en liberté s’allonge tous les jours mais la plupart des consommateurs de médicaments chimiques l’ignorent la plupart du temps, comme le dernier « petit » scandale de l’Avandia®, qui a été occulté ou presque par les médias alors qu’il pourrait être responsable de plus de 4 000 attaques cardiovasculaires et de 9 000 défaillances cardiaques annuellement aux États-Unis. Selon l'EMA, l'Avandia® ne devrait plus être vendu en Europe d'ici « quelques mois ». Pourquoi ces délais ?

En janvier 2010, l'Afssaps a enfin supprimé le Sibutral®, utilisé pour le traitement de l'obésité car il réduit l'appétit, mais génère de nombreux effets secondaires graves comme l’hypertension artérielle et même des décès en raison de l'absence d'un suivi cardiovasculaire. Ces effets indésirables étaient connus depuis longtemps, parfois dès la mise sur le marché, ou prévisibles à cause de sa parenté chimique avec d’autres médicaments aux effets indésirables graves avérés. L'Italie a retiré le Sibutral® de ses pharmacies il y a 8 ans.
Ces « petits » scandales n’ont pas autant mobilisé les médias que celui du Vioxx®, qui était utilisé par environ deux millions de patients dans le monde, il était retiré du marché, car on estimait alors qu’il était responsable d’environ 28 000 attaques cardiaques et décès depuis sa mise en vente en 1999. A présent, nous savons que le nombre d’accidents cardiaques, attaques ou décès, pourrait s’élever à près de 140 000, rien qu’aux États-Unis. Les décès concerneraient 30 à 40 % d’entre eux. Or, nous ne devons pas oublier que ce poison a été choisi en 2003 comme « médicament de l’année » par plus de 6 000 généralistes dans le cadre du Medec qui récompense le médicament le plus « performant » de l’année sur le plan de la santé.

Tout cela pourrait être imputé à des erreurs involontaires, donc pardonnables, si on n’avait pas appris que le laboratoire avait donné à ses visiteurs médicaux des renseignements mensongers. Les résultats d’un procès qui a eu lieu en 2000 ont bien prouvé la collusion de Merck et de la FDA qui connaissaient l’existence des attaques cardiaques, alors que le laboratoire poursuivait la publicité pour son produit le soir à la télévision. Mais en France, où les laboratoires ont continué à le vendre et les médecins à le prescrire, l'Afssaps a déclaré: « Le risque de complication cardiovasculaire reste cependant faible et n'apparaît qu'à long terme. » Jusqu’à combien de morts le risque reste-t-il « faible » ? Nous sommes habitués à ce genre de protection depuis le désastre de Tchernobyl.

En outre, les effets secondaires des médicaments sont souvent décelés avec de gros retards, et la liste initiale de ces effets étant rarement exhaustive, elle peut être remise en cause à tout moment, même des dizaines d’années plus tard. Ainsi, en mai 2006, un rapport édifiant signalait que le Distilbène dont le scandale est oublié depuis longtemps serait aussi à l’origine d’une véritable série de suicides. La justice a alors demandé une expertise scientifique, car « aucune recherche approfondie n’avait été lancée sur ce sujet ». Que faisait l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) à l’époque ?

Actuellement, c’est le Médiator® qui est sur la sellette, mais il n’est que la partie visible de l’iceberg car l’omerta, cette loi du silence imposée par une mafia, concerne également la vaccination contre l’hépatite B dont on refuse d’admettre les milliers de victimes, celle contre le papillomavirus, qui a pris comme cobayes des milliers de jeunes filles, ou l’autisme généré par certains vaccins mais qui n’intéresse guère nos députés. Sans compter la « grippette » porcine qui représente un scandale international mais n’a pas fini de faire parler d’elle car les accidents vaccinaux (et non grippaux) se manifesteront peu à peu et pendant longtemps.

Qui est ou sera responsable des accidents ? Personne évidemment. Parfois, certains fabricants sont mis en examen, mais ils s’en tirent toujours à leur grand avantage et, surtout, aucun des responsables de la santé publique qui laissent faire sans jamais intervenir n’a été inquiété, ni les ministres de la Santé, ni les organismes chargés d’évaluer les risques sanitaires présentés par les médicaments, alors qu’ils sont tous grandement complices de la désinformation et des mensonges propagés par les fabricants et les medias. Il ne nous reste plus qu’à espérer que le grand public va enfin cesser d’écouter les nombreux experts, juge et partie, qui sont à la solde d’une industrie aussi aveugle que criminelle et sortira de son autisme avant que de nouvelles catastrophes ne se manifestent, comme c’est devenu une habitude dans notre pays et même dans le monde. Tous ces scandales ont de nombreux points communs et une même origine : l’appât du gain au détriment de la santé. 

Cependant, après chaque scandale, d’éminents « spécialistes » nantis de l’absolution générale nous expliquent avec des trémolos dans la voix que les décisions incriminées étaient justifiées par les « données actuelles de la science », d’autant qu’à présent, à la notion de « responsable mais pas coupable » s’est ajoutée celle de « coupable mais pas condamnable ». Au fil des ans, dans tous les pays, les catastrophes sanitaires connaissent les mêmes phases de déroulement. L’industrie nous abreuve d’informations venant de scientifiques corrompus qui produisent des contre-expertises truquées et, alors que les rapports de maladies et de décès se multiplient, nos gouvernants persistent à se référer aux expertises sécurisantes, à nier toute relation entre le produit et ses effets délétères, et interdisent aux scientifiques contestataires de s’exprimer en public, n’hésitant pas à discréditer leurs travaux.

De toute manière, tant que les rares responsables condamnés ne le seront qu’à des amendes, si importantes soient-elles, ils récidiveront car le risque est loin d’égaler le bénéfice. Le seul moyen de les empêcher de nuire est de les emprisonner avec des condamnés de droit commun, comme toute personne ayant commis un crime.

Dans son Carnet d’un biologiste, Jean Rostand constatait : «Je croyais qu’un savant était un homme qui cherche la vérité, alors que c’est souvent un homme qui vise une place». Il est certain que tout scientifique consciencieux se pose des questions d’éthique à chaque moment, mais le consensus scientifique privilégie plutôt les recherches qui ne le perturbent pas trop, alors que le propre de la science devrait être de pouvoir sans cesse remettre en question des idées reçues. De la sorte, si notre société est loin d’être informée, les scientifiques eux-mêmes ne le sont pas de manière systématique. D’abord parce qu’ils ignorent souvent ce qui ne relève pas de leur strict domaine d’investigation, ensuite parce qu’ils n’ont pas toujours, dans ce même domaine, une vision univoque de la réalité.
Si une grande partie des scientifiques et des professionnels de santé a perdu toute conscience c’est parce que notre époque est celle de la compétition et de la surconsommation dans laquelle le profit règne à tous les niveaux, et qu’ils se sentent à l’abri de toute critique grâce au lavage de cerveau infligé à la population générale.

Il ne faut donc pas compter sur eux pour faire changer les choses, seuls les consommateurs peuvent agir. Or, dans son ouvrage Le Meilleur des mondes, écrit en 1932, Aldous Huxley prédisait l'avènement d'une dictature scientifique dont les sujets en viendraient à abandonner l'idée même de révolution. Visionnaire de génie, il décrivait une dictature parfaite qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader et un système de dépendance où les esclaves, anesthésiés par la consommation et les divertissements, ne se poseraient aucune question et « aimeraient leur servitude ».

En 1961, lors d’une conférence donnée à Santa Barbara, en Californie, au sujet du contrôle du comportement humain, Aldous Huxley confirmait ses propos et anticipait : «Il existera, dans la prochaine génération, une méthode pharmacologique pour que les gens chérissent leur servitude et génèrent, pour ainsi dire sans plaintes, une sorte de camp de concentration pour des sociétés entières, alors que les peuples verront leur liberté confisquée, mais s’en réjouiront plutôt, car ils seront dépouillés de tout désir de révolte par la propagande et le lavage de cerveau prodigué par des méthodes pharmaceutiques. Et cela sera la révolution finale.»

Ne sommes-nous pas, aujourd’hui, dans ce « meilleur des mondes », où les informations frisent la propagande et le lavage de cerveau, où nos « gouvernants » s’érigent en maîtres à penser et ne supportent guère la contestation, et où le « bon peuple » est ravi de ne plus avoir à réfléchir puisque d’autres, évidemment « plus savants », le font pour lui.

Les citoyens ignorent encore que les grandes écoles et les Académies nous enseignent le savoir, mais pas la connaissance qui est un don rare et inné et encore moins le simple bon sens, qui semble disparaître peu à peu au cours du parcours universitaire pour laisser la place au même enseignement stéréotypé dans toutes les disciplines.

La religion et la politique sont considérées comme les deux principaux foyers d’endoctrinement, mais on peut leur ajouter la médecine moderne, qui n’est plus ni un art ni une science, comme elle le fut longtemps, mais une véritable religion car la confiance accordée de nos jours au corps médical relève plus du domaine de la foi et parfois même du fanatisme. On ne réfléchit plus, on « croit ». On écoute les diktats des « experts », la plupart du temps autoproclames, sans faire la moindre réserve quant à leur validité, oubliant souvent combien ceux-ci ont pu être démentis et ont même été au centre de certains scandales au cours des dernières années.
De surcroît, tous les pouvoirs utilisent la peur pour mieux dominer, et ceux qui font profession de « savoir » pratiquent savamment cette stratégie parfaitement efficace qui permet d’obtenir la dépendance des citoyens. Comme le disait Machiavel : « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes ».
Cet instrument de manipulation, qui permet d’abolir tout sens critique et d’exploiter la crédulité des populations en les maintenant dans l’ignorance des faits essentiels de l’existence, a toujours été utilisé, mais à présent il opère sur une plus grande échelle grâce aux multiples moyens de diffusion. Les religions nous ont appris à croire aux dogmes sans chercher à les comprendre. Nous persistons à appliquer cette règle bien établie en écoutant les injonctions de despotes, non plus religieux certes, mais tout aussi tyranniques. Et le dogmatisme médical actuel pourrait être comparé aux pratiques de l’Inquisition qui brûlait tout ce qui dépassait son entendement ou pouvait mettre en péril l’hégémonie de l’Église catholique.

Le meilleur exemple et le plus récent est celui de la « pandémie » d’hystérie générée par la peur, savamment orchestrée, du modeste virus H1N1. Fort heureusement, nombreux sont ceux qui ont refusé d’être entraînés par cette folie collective, mais certains n’ont pas eu cette indépendance d’esprit que chacun d’entre nous devrait posséder et qui fait tellement défaut au commun des mortels.

Alors que la majorité des populations mondiales a résisté aux menaces gouvernementales et médiatiques, des centaines de milliers de gens se sont tout de même précipités sur les centres de vaccinations, tendant le bras vers l’aiguille vénérée comme s’il s’agissait du Saint-Sacrement, sans se poser aucune question sur la sainteté du rite, se fiant seulement aux grands prêtres de la religion des vaccins qui voulaient les protéger des atteintes du diable, en l’occurrence le virus de la grippe. Les rites et les dogmes perdurent, seuls les dieux que l’on adore et le diable que l’on redoute ont changé de visage.

Évidemment personne n’a dit que le diable était fabriqué de toute pièce par des pontifes à la solde de l’industrie qui nous menaçaient depuis plusieurs années d’une « pandémie » grippale, sans bien savoir laquelle.
Il est surprenant de voir que dans notre pays où Voltaire et Diderot ont théoriquement détrôné la superstition et le fanatisme, la sagesse n’est guère de mise et les lavages de cerveaux qui vont bon train chez nous causent des dégâts irréparables.

Comme l’avait remarqué le Dr Gustave Le Bon dans son ouvrage Les opinions et les croyances : «L’immense majorité des hommes ne possède guère que des opinions collectives. Les plus indépendants eux-mêmes professent généralement celles des groupes sociaux auxquels ils appartiennent.» À ses yeux, l'homme descend de plusieurs degrés sur l'échelle de la civilisation et devient un barbare dès qu'il fait partie d'une foule organisée. Il se laisse impressionner par des mots, des images qui n’auraient aucun impact sur chacun des individus isolés, mais en foule, il commet des actes contraires à ses intérêts les plus évidents et à ses habitudes les plus connues. Combien d’entre nous ont vraiment des opinions personnelles sur ces sujets et, dans ces cas, combien osent les exprimer ?
Et le Dr Le Bon ajoutait : «L'individu en foule est un grain de sable au milieu d'autres grains de sable que le vent soulève à son gré.» Nous sommes comme ces grains de sable soulevés au gré des courants d’« informations » qui tourbillonnent autour de nous et balaient nos idées personnelles.

Or dans De la désobéissance et autres essais, paru en 1982, le psychanalyste humaniste Erich Fromm nous prévenait : «L’homme qui ne peut qu’obéir est un esclave [...]. L’obéissance pourrait très bien être la cause de la fin de l’histoire humaine». Nombreux sont ceux qui pensent de cette manière et s’inquiètent de l’obéissance passive de nos contemporains bien-pensants. Mais pour être libre, il faut être informé, et la véritable information ne circule, à vrai dire, que dans certains magazines à tirage limité, et sur Internet où elle est noyée dans un fourre-tout parfois inextricable. Aussi, devons-nous apprendre à devenir responsable, à ne pas céder à la crainte du jugement des autres, à la peur habilement distillée par des pouvoirs qui refusent de prévoir comment et pourquoi leurs brillantes inventions actuelles deviendront les calamités de demain, car la simple logique leur échappe. Quant aux technocrates, à l’instar des cartels de l’industrie, ils ne raisonnent qu’à court terme et refusent de prendre en compte les effets pernicieux engendrés par leurs décisions actuelles, mais qui n’apparaîtront qu’à long terme. Tous ces profiteurs semblent oublier leurs descendants qui risquent de payer très cher cette inconséquence et ce manque de conscience.
Pourtant, comme le disait Sénèque au IVe siècle avant J.C. : «La sagesse ne demande pas beaucoup d’instruction», et il faut espérer que le bon sens n’a pas totalement déserté la planète, bien que, parfois, il soit légitime de se poser la question.

Heureusement une partie de la population commence à prendre conscience que tous ceux qui détiennent un pouvoir en profitent impunément et que la plupart des hommes politiques sont, de gré ou de force, les otages des compagnies industrielles qui pourraient influencer leurs carrières.
Toutefois, la majorité, non seulement des Français mais aussi des populations mondiales, est ravie de ne pas être informée et ne cherche surtout pas à l’être. Cela lui poserait de nombreux problèmes, l’obligerait à réfléchir alors qu’elle n’en a pas la moindre envie, et installerait chez elle des états d’âme, des peurs, des culpabilités et, surtout, risquerait de provoquer la remise en question de tout un système de vie et de pensée.
Comme l’explique Noam Chomsky, philosophe radical de réputation internationale et professeur pendant plus de cinquante ans au MIT (Massachussets Institute of Technology) : «Les médias ne représentent qu'une toute petite partie de la vaste machine de propagande. Il existe un système d'endoctrinement et de contrôle beaucoup plus vaste, dont les médias ne sont qu'un rouage : l'école, l'intelligentsia, toute une panoplie d'institutions qui cherchent à influencer et à contrôler les opinions et les comportements, et dans une large mesure à maintenir les gens dans l'ignorance.»
Pour sa part, Georges Bernanos avait, lui aussi, prévu ce qui nous attend si nous acceptons l’esclavage qu’on cherche à nous imposer. « Je pense depuis longtemps que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l’indignation qu’éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu’elle s’attire, mais la docilité, l’absence de responsabilité de l’homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public. Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abominables auxquelles nous allons maintenant assister, ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu’il y a de plus en plus d’hommes obéissants et dociles ». Bernanos avait un don de prophéties car, à cette époque, la situation était loin d’être aussi préoccupante que de nos jours.

Devant la puissance financière des fabricants de médicaments, pesticides, herbicides, OGM et autres poisons, et la persistance méprisante de leur mainmise sur l’économie et la politique de santé, nous risquons d’être contraints à développer la désobéissance qui est une arme que n’apprécient ni les laboratoires ni les gouvernements qui les cautionnent. Dans notre lutte contre Goliath, le refus d’obéir aux ordres peut être la seule arme efficace.
Toutefois, comme l’avait aussi constaté Gandhi, il est plus facile de croire ce qu’on nous affirme officiellement, de source « sûre », que de s’aventurer dans l’indépendance intellectuelle. En fait, le conformisme et l’inertie ont de tout temps été les plus sérieux obstacles à l’évolution de l’humanité.

Ils sont nombreux à prôner une certaine désobéissance civique si elle peut contribuer à sauver la Terre et ses habitants. Déjà, au milieu du XIXe siècle, David Henry Thoreau, enseignant, philosophe, poète américain et écologiste avant l’heure prônait la résistance individuelle à un gouvernement qu’il jugeait injuste, qui tolérait l’esclavagisme et menait une guerre de conquête au Mexique, contre tous les droits individuels et contre toute morale. Il est considéré comme à l'origine du concept contemporain de non-violence. Dans son essai La Désobéissance civile Thoreau affirmait ses positions politiques et idéologiques et proposait une philosophie de résistance non violente qui influença des figures politiques, spirituelles ou littéraires telles que Léon Tolstoï, Gandhi et Martin Luther King.

Olivier Clerc, écrivain et philosophe, s’est servi de la « métaphore de la grenouille » pour démontrer la situation actuelle. «Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager. La température continue à grimper. L'eau est maintenant chaude. C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant. L’eau est cette fois vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien. La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir. Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite. Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte». Olivier Clerc compare l’humanité actuelle à cette grenouille. Il est exact que les prédateurs ne manquent pas, mais les victimes sont consentantes, soit par ignorance, soit par négligence. Et il pose la question : «Sommes-nous déjà à moitié cuits ?», puis il conseille : «Alors si vous n'êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez le coup de patte salutaire avant qu'il ne soit trop tard.»

Seule une petite minorité de personnes dont la conscience est bien éveillée est capable de donner le coup de patte salutaire. D’autres, bien que partisans de ce changement d’un monde qui n’est plus supportable, pratiquent la politique de l’autruche car ils estiment qu’il est déjà trop tard, que de toute façon, ils sont trop peu nombreux pour avoir un impact quelconque, et qu’il faudrait une majorité de gens impliqués dans ce processus pour faire pencher la balance. Ils ignorent sans doute que toutes les révolutions sont nées de petits groupes de citoyens déterminés, ce qui est logique, puisque selon la physique quantique nous sommes tous reliés.

Nous n’avons ainsi plus beaucoup de choix : ou bien nous pratiquons la désobéissance civile ou bien nous rejoignons les esclaves qui chérissent leurs bourreaux, annoncés par Aldous Huxley.

11 novembre 2009

Le mur de la honte est toujours debout en 2009

On célèbre les 20 ans de la chute du mur de Berlin.

Chacun y va de sa larme, avec moults trémolos dans la voix, en parlant de "mur de la honte", avec toutes les histoires d'hommes et de femmes tombés sous les balles ou les mines, en allant simplement chercher la liberté.

Dont acte. Fin heureuse, après tant de souffrances inutiles.

En même temps, à notre époque, il y a un mur qui s'est construit il y a quelques années, quelques mois, quelques heures, sur l'échelle de l'histoire. Construit par les Israéliens, pour se "protéger" des Palestiniens, et tout le monde s'en fou complètement...

Pourtant, on s'est toujours demandé comment on avait pu laisser construire le mur Allemand.

Comment nos hommes d'états ont-ils pu fermer les yeux sur la construction de ce mur par  les Israéliens, ce mur si contemporain, construit par les nouveaux colonisateurs, ce peuple qui utilise les mêmes méthodes que celles qu'il dit combattre depuis la fin de la guerre,  faisant ainsi son fond de commerce sioniste sur des méthodes dignes du 3e Reich ?

J'ai honte.



 

15 octobre 2009

Indect, un Big Brother des réseaux en Europe

Le projet européen Indect, en cours depuis le 1er janvier 2009, n’est pas sans rappeler le chef omniprésent évoqué dans le roman 1984 de Georges Orwell.

Dévoilé par le journal anglais Telegraph, il a pour but la " détection automatique des menaces, des comportements anormaux ou de la violence ". Les supports surveillés seraient les sites web, les serveurs de fichiers, les forum de discussion, les réseaux P2P ainsi que les ordinateurs individuels.

Ajoutée au programme d’Indect : une reconnaissance automatique des comportements suspects dans le réseau de télésurveillance.

Une mise en œuvre de cette surveillance déjà crainte par certains et considérée comme menant à la création d’un service de sécurité à l’usage des services secrets européens. Le Telegraph indique que dix pays de l’Union participent au projet qui déjà était alimenté par environ 11 millions d’euros.

Source : ElectronLibre

18 novembre 2008

Obama : le renouveau avec des anciens ?

De puissants lobbyistes, une banquière ayant mis la clé sous la porte, des spéculateurs, des membres du complexe militaro-industriel… Elle est belle l’équipe de transition de Barack Obama !

« Aucun lobbyiste ne travaillera (à la) Maison-Blanche. » Il remporte l’investiture du Parti démocrate et déclare, modifiant sa première version : « Les lobbyistes ne dirigeront pas la Maison-Blanche. » Force est de constater qu’aujourd’hui élu, il laisse les lobbyistes jouer un rôle inquiétant dans son équipe de transition, à tel point que le Washington Post et le New York Times futur gouvernement d’Obama.

Le pantouflage fait aussi des ravages outre-Atlantique

Le turn-over des collaborateurs qui travaillent au gouvernement puis pantouflent dans le privé comme lobbyistes en tentant d’influer les institutions gouvernementales pour lesquelles ils ont travaillé, avant de revenir au gouvernement est une des sources importantes de corruption du service public américain. Et celle-ci est parfaitement légale ! Aux Etats-Unis, il existe un dicton en politique : « Le vrai scandale à Washington n’est pas ce qui est illégal mais ce qui est légal. » Et, comme l’a écrit le Times, l’équipe de transition d’Obama représente « un écheveau complexe de membres du secteur privé qui cherchent à avoir de l’influence sur le gouvernement. Sur la liste complète des 150 collaborateurs à qui le futur président a confié la tâche de constituer son équipe gouvernementale figurent des douzaines d’anciens lobbyistes… Pire, plus nombreux sont encore les dirigeants et les partenaires des entreprises qui paient des lobbyistes et des anciens officiels qui travaillent comme conseillers dans le secteur privé ».
Parmi eux, on retrouve des lobbyistes de Fannie Mae, le géant de l’hypothèque aujourd’hui en faillite, des éléphants du complexe militaro-industriel issus de Boeing et General Dynamics, des gens de KPMG, le géant de l’audit et du conseil financier dont une douzaine des dirigeants ont été inculpés l’année dernière pour « complots de fraudes fiscales », ainsi que des représentants des plus grandes sociétés pharmaceutiques comme Amgen. Sans oublier des représentants de riches tribus indiennes qui s’engraissent avec des casinos construits dans les réserves. Une influence démesurée sur les présidents élus
Même Christopher Lu, chargé dans l’équipe de transition d’Obama de surveiller les conflits d’intérêts des officiels de l’administration du futur président, a ses propres conflits d’intérêts : son épouse est une avocate qui a conseillé des entreprises polluantes cherchant à contourner les lois de protection de l’environnent, tandis que son frère est un ancien lobbyiste de Fannie Mae ! Vous avez dit changement ?
L’argent est le roi de la politique américaine et les collecteurs de fonds pour les candidats à la présidence ont toujours eu une influence démesurée sur les présidents élus. Or, comme l’a rapporté un article du Washington Post parmi les douze membres du comité qui dirigent la transition pour Obama, on trouve « neuf collecteurs de fonds dont les réseaux de collègues, d’amis et de parents ont donné plus de 1,85 million de dollars à Obama pour sa campagne et sont maintenant en position d’influer sur l’agenda du nouveau président et sur la sélection de ministres potentiels ». Ces gens sont connus en politique sous le sobriquet de « bundlers » car ils remettent des liasses de billets de donations à leur candidat. Plus de cinquante de ces « bundlers » ont collecté plus de 500 000 dollars chacun pour la campagne d’Obama !

Les vieilles copines d’Obama

Un de ces « bundlers » est la codirigeante de l’équipe de transition, Valerie Jarrett, une vieille copine d’Obama qui préside une importante société de HLM à Chicago et dont la gestion est vivement critiquée pour la piètre qualité de l’entretien des logements. Elle a ramassé plus de 100 000 dollars pour la campagne du candidat démocrate et vient d’être nommée conseiller senior du président.
Un autre membre du comité des douze en charge de la transition est une autre vieille copine d’Obama, la milliardaire Penny Pritzker de Chicago. Elle a présidé la collecte de fonds pour la campagne de son candidat et a elle-même réuni plus de 200 000 dollars. Penny Pritzker possédait une banque, la Superior Bank de Hillsdale (Illinois), qui a joué un rôle important dans la diffusion de prêts pourris qui ont provoqué la fameuse crise des subprimes.
Cette banque a collaboré avec le géant de Wall Street Merrill Lynch et avec la société d’audit Ernst and Young (dont quatre associés ont été inculpés l’année dernière pour fraude) pour créer des paquets d’hypothèques à risques qui ont été revendues. Conséquence : la banque a été fermée et les autorités fédérales ont été saisies pour fraude comptable. C’est la propriétaire de cette banque qui pèsera dans la conception du plan de sauvetage d’Obama pour la crise financière et dans le choix des officiels chargé de surveiller le secteur bancaire et financier. Vous avez dit changement ?
On dénombre 21 personnes chargées des questions économiques dans l’équipe de transition du prochain président. Qui, parmi elles, représente les besoins et les soucis des salariés, des pauvres, des vieux ou des sans-abri ? Personne ! On ne trouve que des milliardaires, des PDG de grandes entreprises, des anciens officiels gouvernementaux de l’administration Clinton qui ont œuvré à la dérégulation des secteurs bancaire et financier à l’origine de la crise actuelle. Et, parmi eux, personne n’a eu autant d’influence sur Obama que Larry Summers qui a conseillé le futur président sur les questions économiques tout au long de sa campagne et qui est aujourd’hui pressenti par la presse pour le poste clé de secrétaire du Trésor.

Un fan de Ronald Reagan chez Obama

Qui est Larry Summers ? Il a commencé sa carrière gouvernementale dans l’équipe de Martin Feldstein, le chef du Conseil des conseillers économiques de… Ronald Reagan ! Sous sa présidence, Feldstein a été l’auteur du saccage des programmes mis au point pendant le New Deal du président Franklin D. Roosevelt. Les collègues de Larry Summers « ne se rappellent pas qu’il ait jamais été perçu comme un hérétique anti-Reagan », rapporte Peter Kilborn, dans un portrait publié dans le New York Times en 1988. Le journal citait en outre un membre du Conseil de Feldstein, William A. Niskanen, qui avait déclaré, à l’époque où Summers travaillait pour Bill Clinton : « C’est ironique que le point de vue économique de Summers soit très proche de celui de Feldstein. »
Après avoir servi dans l’état-major économique de Reagan, Summers a été embauché en 1990 par le gouvernement lituanien pour guider la transition démocratique de cette ancienne république soviétique. Pour la première fois, il avait un pays entier sous la main pour mettre en pratique ses théories économiques libérales. L’hebdomadaire The Nation publie un article édifiant daté du 10 novembre 2008 : « Les résultats étaient suicidaires au sens propre du terme. Quand Summers est arrivé, le taux de suicide était de 26,1 pour 100 000 Lituaniens et baissait. Cinq années après la mainmise de Summers sur l’économie lithuanienne, la vie est devenue tellement insupportable que le taux de suicide a presque doublé, passant à 45,6 pour 100 000 habitants, soit le plus taux le plus élevé au monde. Les choses ont tant empiré qu’après seulement deux ans de transition économique sous la direction de Summers, les Lituaniens, traumatisés, ont voté pour ramener les communistes au pouvoir. C’était le premier pays d’Europe de l’Est à le faire, même si deux ans auparavant les Lithuaniens étaient morts dans la rue pour combattre le communisme ! »

Déménager les industries polluantes en Afrique

Quand il a ensuite officié comme économiste en chef pour la Banque mondiale, Summers a été l’auteur d’un mémorandum argumentant que les industries polluantes devaient déménager en Afrique car ce continent était « sous-pollué » ! Et quand il a travaillé pour le président Bill Clinton à différents postes au département du Trésor, il figurait parmi ceux qui ont œuvré avec succès pour l’abrogation de la loi dite Glass-Steagal. Une abrogation qui est la cause directe de la crise économique actuelle.
Enfin, les deux loustics spécifiquement chargés par Barack Obama de passer en revue le département du Trésor sont aussi des serviteurs du grand capital : Michael Warren travaille pour Stonebridge Internationale, une société de lobbying et de conseil aux multinationales et Josh Gotbaum, un ancien partenaire et gérant de la banque d’investissement Lazard Frères, est aujourd’hui le dirigeant d’un hedge fund spéculateur, Blue Wolf Capital. Vous avez dit changement ? Il semble que plus ça change avec Obama, plus c’est la même chose…

06 septembre 2008

Quand des Artistes commencent à remettre en cause le 11 septembre

Jean-Marie BIGARD remet en cause la théorie du 11 septembre


Les artistes commencent à dire tout haut ce que certains dénoncent depuis de mois...

Où ça c'est passé ?
Dans l'émission "On va s'gêner !" de Laurent Ruquier sur Europe 1.

Quand ça c'est passé ?
Le 5 septembre 2008.

Que s'est il passé ?
Jean-Marie Bigard dit sans détour ce que beaucoup de gens dans le monde savent déjà à propos des attentats du 11 septembre.

Bigard a sa manière de dire les choses, mais dans les grandes lignes il ne fait qu'énumérer les éléments qui démentent la version gouvernementale des attentats du 11 septembre.

Quelques liens dans la retranscription des paroles de Bigard, pour que chacun se fasse un avis...

(…)ben Laden, il est mort de puis longtemps... je ne sais pas si vous avez déjà regardé... Loose Change, c'est le truc auquel on a accès sur Internet, il est sûr et certain maintenant que les deux avions qui sont écrasés soit disant dans la forêt et au Pentagon n'existent pas, il n'y a jamais eu d'avions, ces deux avions volent encore, c'est un mensonge absolument énorme, et qu'il est vraisemblables que de plus en plus on enquête là dessus. D'ailleurs, un français qui a mis la puce à l'oreille à tout le monde, qui avait fait un livre, "l'effroyable imposture" et que l'on commence à penser très sérieusement que ni al Qaida et ni aucun ben Laden n'a été responsable des attentats su 11 Septembre(…)

(…)y a un peu près douze à treize sujets à regarder absolument(...)

(...)Y a un mec, David Ray Griffin, qui fait des conférences en ce moment aux Etats-Unis, c'est hallucinant. Vous regardez ça, vous ne croyez plus jamais à rien.
(...)

(…)il est juste très très vraisemblable que la version officielle américaine ne correspond tellement pas à la réalité, ils refusent tellement de montrer pourquoi ils ne montrent pas les caméras de surveillance, ils ont intérêt à nous montrer un avion qui frappent le Pentagon ! Non, c'est un missile américain qui frappe le Pentagon, tout simplement donc ils ont provoqué eux même, ils ont tué des américains. On apprend la vérité toujours une trentaine d'années après mais là on la sait maintenant.


(…)[les tours jumelles] c'est une démolition contrôlée !(...)


(…)vous êtes d'accord que c'est une démolition programmée les tours du World Trade Center ? Mais tous les spécialistes de la terre sont d'accord là-dessus. (…)

(…)[Ben laden] il a été soigné à Dubaï par un médecin américain alors qu'il était déjà le mec le plus recherché de la planète. (…)


Voir aussi :
http://www.lepost.fr/article/2008/08/29/1253309_11-septembre-2001-les-familles-attendent-toujours-la-verite_1_0_1.html
http://www.lepost.fr/sondage/2008/08/30/1254198_testez-votre-memoire_1_0_1.html
http://www.lepost.fr/article/2008/08/24/1250139_richard-gage-l-architecture-du-11-septembre_1_0_1.html

 Source: Onegus

03 septembre 2008

C'est beau, un congrès Républicain aux USA...

Democracy Now! Producers Violently Arrested at RNC

September 2nd, 2008 — Dean Jansen

Friend of Miro, Amy Goodman, host of the progressive news program Democracy Now!, was arrested yesterday at the Republican National Convention in St. Paul, Minnesota. Two of her producers were violently arrested before Amy rushed to the scene and was also taken in and charged. They have since been released, but none of the charges have been dropped.

The Democracy Now! producers, Sharif Abdel Kouddous and Nicole Salazar, were violently arrested before Amy arrived. The first video is from Nicole Salazar’s camera; she screams “I’m press. Press. Press!” as she and her camera are thrown to the ground. Her nose was bloodied when she was simultaneously stepped on and dragged in a parking lot. The second video clearly shows Goodman’s arrest as she rushes to the scene and peacefully asks to speak with a commanding officer.





All three journalists have been released, but the felony and misdemeanor charges have yet to be be dropped.

You can see the above footage with detailed commentary from Amy, Nicole, and Sharif on today’s edition of Democracy Now! (Tuesday, September 2nd). I recommend subscribing to the broadcast quality version of Democracy Now!

Traditional media has largely failed to give proper attention to much of what’s happening outside the convention centers earlier in Denver and this week in St. Paul. There have been other journalists and members of the press arrested, many reports of unnecessarily abusive riot police, officers who aren’t wearing visible identification and refuse to identify themselves, mass arrests of protesters, and so on.
This disturbing lack of coverage reinforces the importance of an open online video/TV system. When the more popular (i.e. mainstream/traditional) shows are more accessible and open, it becomes far easier to integrate independent media into everyday users’ media diets. When things are more closed and less standard, viewers are far more likely to watch the majority of their online video through a single gateway — we know how bad that is for diversity and independence in media.
In the coming weeks, we’ll be talking more and more about openness in online video, what it means, and how to foster it.

PS. Good work and good luck to Amy, the DN! gang, and all the others in St. Paul who are acting as watchdogs and documenting the action. Stay safe!

Source: Get MIRO

27 août 2008

Un film révèle la menace des biocarburants sur les Indiens du Brésil


Un homme guarani
Un homme guarani
©João Ripper/Sur
Le film italien "Birdwatchers", en compétition officielle pour le Lion d'or au Festival de Venise, évoque la situation des Indiens guarani-kaiowá au Brésil dont les terres sont détruites pour faire place à la production de biocarburants.

Birdwatchers relate une histoire d'amour dans le Brésil rural entre la fille d'un riche propriétaire terrien et un jeune Guarani, futur chaman, tandis que leurs deux mondes s'affrontent sur fond d'invasions de territoires, suicides et rébellion.

Le film marque les débuts au grand écran de plusieurs Guarani dans des rôles principaux, notamment Abrisio da Silva Pedro (dont le nom guarani, Chirivy Poty'i, signifie "beau petit garçon") dans le rôle du futur chaman. 230 Guarani, qui n'avaient jamais joué auparavant, ont été engagés dans ce film, écrit et dirigé par le réalisateur italo-chilien Marco Bechis. L'acteur italien Claudio Santamaria ("Casino Royale") et le célèbre acteur brésilien Matheus Nachtergaele sont également au générique.

L'acteur guarani Ambrósio Vilhava (dont le nom guarani, Kunumi Taperendi, signifie ‘le garçon qui brille comme le soleil levant’) a déclaré qu'il espérait que ce film contribuerait à la reconnaissance officielle de leur territoire. "C'est ce que j'espère le plus : la terre et la justice".

Les Guarani-Kaiowá vivent dans l'Etat brésilien du Mato Grosso do Sul. "Mato Grosso" signifie "forêt dense", mais la forêt a quasiment disparu. Depuis 70 ans, les Guarani ont été dépossédés de la majorité de leurs terres par des éleveurs de bétail et des producteurs de canne à sucre et de soja qui les ont souvent expulsés de manière très violente. Ils occupent aujourd'hui une infime portion de leur territoire ancestral et travaillent dans des conditions de quasi-esclavage dans les ranchs et les plantations. De nombreux enfants souffrent de grave malnutrition et plusieurs en sont morts.

Le Brésil est depuis des années l’un des leaders mondiaux de la production de biocarburants et la plupart des voitures brésiliennes roulent à l’éthanol. Le pays aspire à devenir le premier exportateur d’éthanol au monde et vise à exporter 26 milliards de litres d’ici 2010. La majeure partie de la canne à sucre utilisée pour la production d’éthanol est récoltée sur des terres autrefois occupées par les forêts guarani. Dans le seul Etat du Mato Grosso do Sul, on trouve onze moulins à sucre et distilleries d’éthanol ; trente sont en construction sur un projet total de 84.

Durant ces vingt dernières années, plus de 517 Guarani-Kaiowà se sont suicidés; beaucoup étaient des enfants. La plus jeune, Luciane Ortiz, avait tout juste neuf ans. Lasses d'attendre l'intervention des autorités, les communautés ont depuis plusieurs années commencé à réoccuper leurs terres, provoquant une violente réaction des fermiers et de leurs hommes de main engagés pour intimider, agresser et parfois même tuer les Indiens.

En liaison avec le film, Survival a créé un fond spécial destiné à aider les Guarani à défendre leurs droits, leurs terres et leur avenir : http://www.guarani-survival.org/en

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : "J'espère que ce film attirera l'attention sur le sort tragique des Guarani, la privation de leurs terres et la menace que représente pour eux l'industrie des biocarburants qui risque d'aggraver encore plus leurs problèmes".

La Première du film aura lieu à Venise le 1er septembre prochain.
Conférence de presse en présence de Marco Bechis, Claudio Santamaria et cinq acteurs guarani :
1er septembre 11h30
Casinò (3ème étage)
Festival du film de Venise

Les acteurs guarani sont disponibles pour des interviews en Italie du 1er au 5 septembre.

Pour en savoir plus sur "Birdwatchers" : www.birdwatchersfilm.com
Pour plus d’informations
Magali Rubino 00 33 (0)1 42 41 44 10
magali@survivalfrance.org

17 août 2008

Interview Exclusive De Thierry Meyssan Par ReOpen911

Après l'interview publiée fin juillet par NetEco, Thierry Meyssan répond aux questions du collectif reopen911.

Victime d'un lynchage médiatique sans précédent à la suite de la publication d'ouvrages remettant en question la version officielle des attentats du 11 septembre, Thierry Meyssan fait aujourd'hui l'objet d'une omerta absolue de la part des médias français.
Saluons la démarche courageuse et citoyenne de reopen911 qui lui offre la possibilité d'un droit de réponse à la quantité astronomique d'accusations diffamatoires dont il a été l'objet.

Il est à craindre que le sort réservé à Thierry Meyssan par ses "confrères" —qui ont attaqué l'homme sans jamais se risquer à mener de contre-enquête sur l'objet de ses travaux— ne soit amené à rester une des pages les plus sombres de l'histoire du journalisme français...



Interview exclusive de Thierry Meyssan par ReOpen911

La parole de M. Thierry Meyssan est rare, non qu’il refuse systématiquement les interviews… Mais simplement les médias français ne donnent jamais la parole à cet analyste politique aux propos pourtant toujours mesurés, malgré ses convictions personnelles très marquées en faveur des droits humains et contre les menées géopolitiques de l’Empire états-unien. La réflexion affûtée et pertinente de cet intellectuel français semble extraordinairement atypique dans le brouhaha de la propagande ambiante.

ReOpen911 est fière de mettre en ligne une longue interview de « celui par qui le scandale du 11-Septembre est arrivé » (à son insu). Mais les questions des membres de l’association pour la réouverture de l’enquête sur les attentats terroristes aux Etats-Unis n’abordent pas ce seul sujet : nos membres, citoyens curieux et ouverts, s’intéressent à tous les sujets d’actualité et M. Meyssan répond en toute franchise et indépendance d’esprit à leurs questions. Une interview passionnante, très loin des fantasmes de certains pour qui les relations entre ReOpen911 et Meyssan seraient celles des adeptes d’une secte face à leur gourou !

Retour en arrière sur la « polémique », les accusations d’antisémitisme à son égard (dont on a vu que la récente « affaire Siné » avait peut-être marqué l’essoufflement de cette scandaleuse stratégie de bâillonnement de toute critique de la politique d’Israël), le travail mené avec le Réseau Voltaire qu’il continue à présider depuis sa fondation, les menaces pesant sur sa vie, les dérives liberticides et les atteintes aux droits de l’homme, la politique des États-Unis envers l’Union européenne, et leurs relations avec le nouveau pouvoir en France, les intérêts d’al-Qaïda et même les récents événements en Géorgie : discussion à bâtons rompus au cours de laquelle M. Meyssan n’a jamais recours à la langue de bois.


ReOpen911 : Suite à la parution de L’Effroyable Imposture, « on » (Gérard Miller, Pascal Bruckner, Pierre Marcelle, Alain Finkelkraut, Caroline Fourest, liste non exhaustive…) vous a souvent présenté comme un « révisionniste », vous comparant même à M. Faurisson ; outre que cela permet à moindres frais d’éviter de répondre aux questions et aux points pertinents que soulèvent vos analyses, cela a ancré, par amalgame, dans les esprits d’un grand nombre de nos concitoyens l’idée fausse que vous seriez antisémite. 1

Vous avez pendant longtemps préféré ne pas vous expliquer sur des injures aussi odieuses qu’infondées et autres calomnies (quiconque peut le constater par soi-même en lisant vos livres ou en consultant le site du Réseau Voltaire de fond en comble : il n’y a pas le moindre propos antisémite1, évidemment). Cependant, ne pas y répondre, c’est aussi laisser le champ libre à vos détracteurs ; baisser la garde, n’est-ce pas faire le jeu de ces « salauds », pour reprendre l’élégante formule que M. Fabrice Nicolino (Politis du 11 avril 2002) avait eu à votre égard ?

Thierry Meyssan : Mes détracteurs jouent sur les mots. Comme l’a noté Pierre Vidal-Naquet, le terme "révisionniste" s’applique à tout historien qui fait son travail, celui de réviser les préjugés. Aussi refusa-t-il d’utiliser ce mot pour qualifier ceux qui nient le massacre des juifs d’Europe et lui préféra-t-il celui de "négationnistes". Cependant mes détracteurs créent une confusion dans l’esprit du public en me traitant de "révisionniste" et en faisant allusion simultanément au professeur Faurisson, condamné maintes fois pour antisémitisme. Ainsi, sans l’avoir dit, ils suggèrent que je suis antisémite.

Je suis humaniste et j’ai lutté —bien plus que ceux qui m’insultent— contre toutes les formes de racisme, y compris l’antisémitisme. En qualité de président du Projet Ornicar, j’ai même reçu les félicitations du Mémorial Yad Vashem, la plus haute autorité morale en la matière. En qualité de président du Réseau Voltaire, j’ai animé le Comité national de vigilance contre l’extrême droite, qui a réuni chaque semaine pendant plusieurs années les 45 plus importantes organisations de gauche (partis politiques, syndicats, associations, loges maçonniques).

Lors de la campagne médiatique organisée contre moi, en 2002, j’ai porté plainte pour diffamation contre une douzaine de journaux qui avaient suggéré que j’étais antisémite. J’étais défendu par Me Bernard Jouanneau, qui est précisément l’avocat à l’origine de la jurisprudence contre les "négationnistes". Globalement, pour des propos quasi-identiques, j’ai gagné les procès à Versailles et perdu ceux à Paris. La Cour d’appel de Paris a reconnu que j’avais été diffamé, mais a considéré que je l’avais bien cherché et qu’il n’y avait pas matière à appliquer la loi et à condamner mes adversaires.

Un pas a été franchi par Pierre Rigoulot. Le co-auteur du Livre noir du communisme a écrit dans son livre sur l’Antiaméricanisme que je niais qu’il y ait eu un attentat contre le Pentagone. Et il m’a attribué entre guillemets une citation antisémite avec référence en bas de page. Il a été condamné pour cela. Depuis, personne ne s’est avisé d’inventer d’autres citations de ce type.

ReOpen911 : Pourquoi ne vous défendez-vous pas contre ces suspicions d’antisémitisme ? Comment convaincre les ReOpenistes et au-delà les sympathisants de l’objectif que s’est fixé cette association, que le Réseau Voltaire n’est pas antisémite. M. Meyssan, que faites-vous concrètement, personnellement et/ou au travers de www.voltairenet.org, pour combattre cette image d’antisémitisme, qui vous est attribuée par vos détracteurs. Par exemple, avez-vous des contacts avec les communautés juives de France ?

Thierry Meyssan : Comme je vous l’ai dit à l’instant, mon action passée est la preuve de mon humanisme. Il n’y a de place à une suspicion d’antisémitisme que pour des gens de mauvaise foi. Au demeurant, je ne m’intéresse pas à démentir que je sois antisémite, mais à agir contre l’antisémitisme. Je n’ai pas de contact avec les communautés juives de France en tant que telles, ni avec aucune communauté religieuse quelle qu’elle soit, car je suis laïc et ne pense pas que les problèmes politiques doivent se régler ainsi.

Une explication est ici nécessaire. Mes convictions humanistes me conduisent à condamner identiquement toute forme de discrimination fondée sur l’appartenance réelle ou supposée à un groupe de population. Je condamne donc à la fois non seulement l’antisémitisme et le sionisme, mais aussi l’amalgame entre les juifs et les crimes perpétrés par l’État d’Israël. Or, profitant du fait que toute personne reconnue comme juive par l’État d’Israël est éligible à la nationalité israélienne, le mouvement sioniste tente d’assimiler anti-sionisme et antisémitisme.

Dès sa création, en 1994, le Réseau Voltaire a combattu toutes les formes d’intolérance. Il y avait unanimité entre nous lorsque nous avons mené campagne contre les idées racistes de l’extrême droite. Dans l’affaire du DPS (Département protection sécurité), nous avons pris de grands risques, travaillé avec l’ambassade d’Israël et suscité une commission d’enquête parlementaire. Jean-Marie Le Pen et le Front national m’ont poursuivi en justice avec le Réseau Voltaire parce que j’avais évoqué la préparation d’une "nuit de cristal". Aucun avocat n’ayant accepté de nous défendre, j’ai plaidé moi-même ma défense. J’ai gagné. Cependant, tout a changé lorsque, à partir de 1999, nous avons étendu notre action à l’étranger. J’ai eu la surprise de constater que certains de nos administrateurs, sincèrement engagés dans la lutte contre le racisme, défendaient des principes opposés lorsqu’il s’agissait du Proche-Orient. Là-bas, ils se satisfaisaient très bien de l’apartheid israélien. Notre conseil d’administration est devenu un champ de bataille. En définitive, les administrateurs sionistes ont été mis en minorité. Ils ont démissionné, les uns après les autres, non sans insulter avec un acharnement particulier un de nos administrateurs qui est juif antisioniste. Ils ont répandu, via Internet, des calomnies contre lui dans l’espoir de ruiner son entreprise, ce qu’ils ne sont pas parvenus à faire.

Dans la situation politique internationale actuelle, je pense que le meilleur moyen d’agir contre l’antisémitisme, c’est de dénoncer la prétention illégitime de l’État d’Israël à représenter les juifs dans leur ensemble et à les rendre responsables des crimes du sionisme. Je l’écris de manière récurrente dans mes articles.

ReOpen911 : Vos 2 livres L’Effroyable Imposture puis Le Pentagate ont permis d’amorcer le débat et suscité une énorme controverse sur le sujet. Ils ont aussi eu pour conséquence de vous disqualifier dans tous les médias dominants : votre nom ne peut plus être prononcé sans que se déchaînent des passions le plus souvent irrationnelles ; vous êtes devenu une sorte de « pestiféré » du journalisme à tel point que nous ne pouvons plus vous citer sans prendre le risque de devenir inaudibles. Avec le recul de ces 6 années, changeriez-vous de stratégie si vous aviez à réécrire ces livres et modifieriez-vous votre argumentaire ?

Thierry Meyssan : Non, je ne changerais rien du tout.

Beaucoup de gens me disent que mes livres sont mal écrits, que mon travail n’était ni fait, ni à faire, et que si j’avais suivi leurs conseils il en serait autrement. Toutefois aucun d’entre eux n’a fait quoi que ce soit pour faire éclater la vérité. La stratégie que j’ai choisie était la seule que j’étais capable de mettre en œuvre. Je l’ai fait et je l’assume. Je suis fier d’avoir ouvert cette polémique et d’avoir ouvert les yeux de centaines de millions de gens. J’en paye le prix, c’est normal. On ne peut pas défier le plus grand empire de l’Histoire sans conséquences.

Au demeurant, si je suis un « pestiféré du journalisme », comme vous dites, dans les pays de l’OTAN, il n’en est pas de même ailleurs où l’on m’attribue au contraire des distinctions.

ReOpen911 : L’attaque sur le Pentagone reste l’un des sujets les plus mystérieux du dossier du 11/9 ; la théorie du missile que vous avez soutenue avec Pierre Henri Bunel, reste d’ailleurs très débattue à l’intérieur même du Truth Movement et jusqu’au sein de ReOpen911 également. De nombreux membres (du Forum ou de l’association) continuent de réfléchir à ce sujet, quelle est votre opinion sur ce sujet précis aujourd’hui ? A-t-elle évoluée ces dernières années ? Dans les deux cas, pourquoi ?

Thierry Meyssan : Dans L’Effroyable Imposture 1, je me suis contenté de noter que l’explication gouvernementale de ce qui s’est passé au Pentagone est idiote. À l’évidence aucun avion de ligne ne s’est écrasé à cet endroit. C’est ce point qui était important pour moi, car la théorie du Boeing a été utilisée par les États-Unis pour justifier devant le Conseil de sécurité de l’ONU l’attaque de l’Afghanistan.

J’ai été très étonné des réactions. Particulièrement lorsque j’ai lu le dossier du Monde assurant avec force vocabulaire scientifique qu’il est parfaitement normal qu’un avion se dématérialise. Je ne pensais pas que des gens éduqués nous feraient le coup du « Pentagone des Bermudes ». Je trouve plus subtil le travail de Pilar Urbano en Espagne. Cette célèbre journaliste a préféré reconnaître l’évidence et broder sur de possibles motifs de Sécurité nationale qui auraient obligé l’administration Bush à mentir sur ce point. De cette manière, elle a élaboré un argumentaire pour concilier la réalité avec le mythe du complot islamique mondial.

En définitive, j’ai proposé la théorie du missile lors de la conférence que j’ai présentée aux ambassadeurs de la Ligue arabe à Abou Dhabi. Je l’ai développée dans Le Pentagate, dont Pierre-Henri Bunel a bien voulu rédiger un chapitre. Je suis ouvert à toute autre hypothèse, mais pour le moment, celle-ci est la seule crédible.

ReOpen911 : Que pensez vous du mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre aujourd’hui et quel avenir lui voyez-vous ? Comment évaluez-vous ses chances d’aboutir dans son combat ? Quel conseil de stratégie donneriez-vous au Truth Movement ?

Thierry Meyssan : Je suis enthousiasmé en voyant des citoyens de divers pays occidentaux, de plus en plus nombreux, refuser de gober la propagande impériale et chercher à se faire par eux-mêmes leur opinion sur les choses. C’est le signe d’une renaissance démocratique. Je ne m’étonne donc pas que le système ne cesse de minimiser leur action ou de les faire passer pour des cinglés. C’est le lot normal des dissidents dans les systèmes totalitaires.

Ce mouvement ne pourra aboutir que lorsqu’il aura terminé sa révolution copernicienne. Il y a beaucoup de gens qui continuent à croire que les institutions des États-Unis sont démocratiques et que le problème actuel est un incident de parcours imputable à la seule administration Bush. Je pense que c’est malheureusement faux et que nous devons affronter un impérialisme prédateur pour lequel tous les coups sont permis. Le 11-Septembre n’est pas un incident de parcours, c’est la nature même du système poussée à son paroxysme.

Cela dit, je m’interdis de donner des conseils à quiconque, car je ne sais pas ce qu’il en coûterait à chacun de les appliquer. Je m’efforce quant à moi de persévérer et de pousser toujours plus loin l’analyse politique.

ReOpen911 : À la page 51 de L’Effroyable Mensonge de MM. Dasquié et Guisnel, on apprend que ce H.M.-V. que vous remerciez à la fin de votre livre n’est autre qu’Hubert Marty-Vrayance, commissaire à la direction centrale des Renseignements généraux ! D’après les 2 auteurs, il serait le « promoteur déterminé du complot, n’hésitant pas à avancer les éléments les plus irrationnels pour convaincre ses collègues ainsi que l’auteur ». Ce dernier s’en défend. À la page 65, on apprend dans un entretien (4 avril 2002) qu’il dit ne tirer ses informations qu’au travers de la presse… Pouvez-vous nous en dire plus sur M. Hubert Marty-Vrayance, ses idées, son rôle exact dans l’aide qu’il vous a apportée ?

Thierry Meyssan : Hubert Marty-Vrayance était le patron des Renseignements généraux dans la Nièvre. François Mitterrand avait souvent recours à lui pour mener hors hiérarchie des enquêtes sensibles. Il a pris contact avec moi, en 1990, dans le cadre d’une de ces enquêtes. Comme il avait fini par le connaître bien, il a été par la suite chargé par le directeur central Yves Bertrand, de me surveiller. Nous nous rencontrions de temps à autre et discutions afin que ses rapports sur mon activité prennent en compte mon point de vue.

Il se trouve qu’en 2001, il était comme moi et les deux auteurs que vous citez, membre d’une liste de discussion sur Internet consacrée à l’actualité du renseignement. Des centaines de professionnels y participaient, des magistrats, policiers, militaires et journalistes. Nous avons eu sur cette liste des échanges à propos des attentats du 11-Septembre. Il était sur la même ligne que moi. Il se peut que sa conviction se soit appuyée sur des éléments couverts par le secret Défense, d’autant qu’il travaillait alors au Secrétariat général de la Défense nationale, l’organisme rattaché au Premier ministre qui coordonne les services français de renseignement. En tout cas, il n’en a pas fait mention dans ces échanges et s’est borné, dans le respect de son statut, à ne citer que des sources ouvertes (presse et rapports publics).

J’ai utilisé certaines des références qu’il avait mentionnées et j’ai trouvé amusant de remercier en fin d’ouvrage le fonctionnaire chargé de me surveiller. J’ai eu tort, car au même moment les services français ont été traversés par un regain de tension entre atlantistes et gaullistes. Le commissaire Marty-Vrayance, qui jouait un rôle particulier dans plusieurs services à la fois, a été éjecté et érigé en bouc émissaire. Par la suite Nicolas Sarkozy s’est acharné sur lui et, en tant que ministre de l’Intérieur, l’a révoqué par décret de la fonction publique. Il a été accusé à tort de toutes sortes de crimes et incarcéré avant d’être blanchi de ce dont on l’accusait et d’être relaxé. Sur procès-verbal, il a été établi que la personne qui avait témoigné contre lui, avait menti à la demande d’un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Cet individu n’a pas été sanctionné.

ReOpen911 : Puisque apparemment vous avez vos entrées dans le monde du renseignement, pourriez-vous dire quelle est la tendance générale qui s’y dessine au sujet de la thèse officielle ? Avez-vous connaissance de politiques ou de journalistes qui, « en off », remettent en cause la version officielle du complot islamiste ?

Thierry Meyssan : On se méprend à propos de mes contacts dans les milieux du renseignement. Il se trouve que j’ai été élevé, adolescent, dans ce milieu. J’ai toujours connu des espions et je me suis toujours senti à l’aise parmi eux. Je connais leurs codes et leur dureté.

Quoi qu’il en soit, vivant désormais hors de la zone OTAN, je n’ai pas pu poursuivre les contacts dont je disposais dans le renseignement français. En revanche, au cours de mes voyages, j’ai eu l’occasion de rencontrer de très nombreux responsables du renseignement dans d’autres pays. Vu le niveau de mes relations politiques, il est normal que les responsables du renseignement en charge du 11-Septembre et de la politique US établissent des contacts avec moi lorsque je me rends dans leur pays.

J’ai observé, au cours des dernières années, que les nouveaux directeurs des principaux services de renseignement des États non alliés à Washington étaient souvent ceux qui avaient été en charge des enquêtes sur le 11-Septembre et qui, par conséquent, étaient les mieux informés sur le fonctionnement de l’empire US. En suivant les nominations dans les bulletins spécialisés, j’ai ainsi reconnu le nom de fonctionnaires qui étaient venu me voir lors de mes voyages et avec qui je suis parfois resté en relation.

ReOpen911 : Depuis des années, des dizaines de satellites scrutent le sol depuis l’espace, 24 heures sur 24. Le temps était dégagé aux USA ce 11 septembre 2001. Logiquement, on devrait avoir des images satellites des détournements… Que savez-vous à ce sujet ?

Disposez-vous d’informations précises que vous puissiez divulguer ?

Thierry Meyssan : Comme vous le savez, plusieurs exercices militaires avaient lieu ce 11-Septembre aux États-Unis, notamment une simulation d’attaque par des bombardiers nucléaires russes via le Canada. Toutes les puissances qui ont des moyens d’observation satellitaires avaient donc positionné leurs matériels pour suivre l’exercice et l’analyser.

Cependant, il ne suffit pas d’avoir des images. Il faut aussi avoir les bonnes questions pour les interpréter. Je pense que la Russie a été l’un des premiers États à reprendre ces images pour vérifier la version bushienne des événements. La plupart n’ont examiné ces images dans ce but qu’après la publication de mon livre.

Les armées s’interdisent de diffuser des images prises par leurs satellites espions de manière à maintenir un flou intimidant sur leurs capacités de surveillance. Avec le temps, cet impératif disparaît. Il y a un moment où il sera possible de les rendre publiques et où ce sera jugé opportun de le faire.

ReOpen911 : L’ancien chef d’état-major russe Leonid Ivashov, participait à la conférence Axis for Peace. D’après vous, comment se porte le mouvement du 11/9 en Russie ? Est-il toléré voire soutenu par les autorités ? Est-il restreint à un groupe de spécialistes (journalistes, experts) ou est-il popularisé dans la société civile par des livres, des magazines ou des reportages télévisés comme c’est le cas au Japon par exemple ? Y a-t-il sur ce sujet plus de liberté en Russie qu’en France ?

Thierry Meyssan : Le général Ivashov était en poste le 11 septembre 2001. Avec son état-major, il observait l’exercice militaire US quand les attentats sont survenus. Sa première préoccupation était d’éviter une méprise, de faire passer le message à son homologue US que la Russie n’était impliquée dans les attentats et que la troisième guerre mondiale n’était pas déclenchée. On sait que le Président Vladimir Poutine n’a cessé de tenter de joindre son homologue ce jour-là, mais que le Président George W. Bush n’a pas répondu à ses appels, comme s’il savait à quoi s’en tenir.

Dans les jours suivants, le général Ivashov a demandé diverses vérifications. Ses services lui ont rapidement indiqué qu’il s’agissait d’un complot intérieur et non extérieur. Le premier point qui les a alertés est l’effondrement des trois tours du World Trade Center. Les experts militaires ont rapidement conclu qu’elles étaient piégées avec des explosifs. Je vous rapporte ici les propos du général.

En Russie, la question du 11-Septembre continue à faire débat. En décembre dernier, alors que je faisais une présentation audiovisuelle devant différents responsables russes, le général Anatoly Koulikov (ancien ministre de l’Intérieur) m’a pris à partie. Il refusait en bloc mon travail, sans argument précis, uniquement parce que la remise en cause du mythe du complot islamique mondial remettait aussi en cause son traitement de la question tchétchène.

Quoi qu’il en soit, notre point de vue est aujourd’hui celui du Président Dmitry Medvedev, du Premier ministre Vladimir Poutine et du directeur du FSB, Alexander Bortnikov.

Ce sujet a été largement abordé dans les médias. J’ai participé à des émissions de radio et de télévision à Moscou dès 2002. Cependant, le souci de maintenir de bonnes relations avec les États-Unis poussait les hommes politiques et journalistes russes à la prudence. Cette retenue n’a plus lieu d’être depuis l’agression états-uno-israélienne contre l’Ossétie du Sud, par Géorgie interposée. On pourra le constater dans les prochaines semaines.

ReOpen911 : L’identification de Mohammed Atta en tant qu’agent de la CIA par la cellule Able Danger est-elle un signe de « complot interne » (inside job) impliquant la cellule des P2OG de Rumsfeld et de William Schneider ?

Thierry Meyssan : Les États-Unis essayent à la fois de nous convaincre qu’ils ont été surpris par les attentats (ce qui explique qu’ils n’ont pas su les empêcher) et qu’ils savaient tout d’al-Qaïda (ce qui confirme rétrospectivement le complot islamique mondial). Ils ne cessent donc de multiplier les informations contradictoires sur ces sujets.

Après le 11-Septembre, Washington a essayé de donner de l’épaisseur à al-Qaïda. Jusque-là, il s’agissait uniquement d’une appellation générique pour désigner des mercenaires musulmans. Les hommes de ben Laden avaient servi sous les ordres de la CIA en Afghanistan contre les Soviétiques. On les avait vu par la suite créer la légion arabe en Bosnie-Herzégovine, puis l’émirat de Tchétchénie. Avec l’aide de l’Allemagne, ils avaient été intégrés à l’état-major de l’OTAN durant la guerre du Kosovo. On les a même vu appuyer les Géorgiens contre les Ossètes. Cependant, après le 11-Septembre, on les a désigné comme des ennemis tout en continuant à les utiliser, mais de manière beaucoup plus structurée. Par exemple, ici au Liban, ils ont vainement tenté de faire jouer la solidarité sunnite et de soulever les réfugiés palestiniens contre le Hezbollah, avant d’être écrasés au camp de Nahr-el-Bared par l’armée libanaise, équipée par la Syrie. Ou encore, ces jours-ci, ils essayent de mobiliser les Ouïghours en multipliant les attentats au Xinjiang chinois. Dans tous ces cas, les branches locales d’al-Qaïda se résument à des mercenaires recrutés dans les milieux intégristes sunnites, formés au Pakistan ou en Jordanie et rémunérés par le prince Bandar d’Arabie saoudite pour le compte de la CIA ou du Pentagone. Peu importe que ces mercenaires croient servir les États-Unis ou les combattre. Qu’ils en soient conscients ou que ce soit à leur insu, leur chaîne de commandement remonte à Washington.

Simultanément, le Comité des Six, présidé par Condoleezza Rice, a ordonné enlèvements et tortures. En 7 ans plus de 80 000 personnes ont été « traitées » dans les prisons secrètes de la CIA et dans les 17 prisons offshore de la Navy. 26 000 sont encore séquestrées.

Ces gens n’ont pas été arrêtés et jugés par des tribunaux judiciaires à l’issue de débats contradictoires. Ils ont été happés par une gigantesque machine à broyer les vies. Les techniques d’interrogatoire déterminées par le Comité des Six n’ont pas pour but d’obtenir des informations. Elles sont fondées sur les recherches du professeur Albert D. Biderman. Leur but est d’inculquer des réponses aux victimes, jusqu’à ce qu’ils s’accusent de crimes qu’ils n’ont pas commis et qu’ils en soient convaincus eux-mêmes. Beaucoup sont réfractaires à ce lavage de cerveau, mais vu le nombre de sujets, on dispose maintenant de quantité d’aveux imaginaires. Des gens qui ont perdu la raison s’accusent de tout et de n’importe quoi et sont prêts à en témoigner. Cependant, on doit recourir à des juridictions d’exception pour les tenir à distance de leurs avocats, car leur propos délirants ne résistent pas à un contre-interrogatoire.

Dans ces conditions, la théorie du complot interne et celle du complot externe se rejoignent. Pour Washington, oser produire des aveux de cette nature, c’est s’accuser soi-même. Paradoxalement, c’est la raison pour laquelle les « grandes âmes » occidentales ne s’indignent pas de ces horreurs. Bernard Henri-Lévy s’est même rendu à Guantanamo pour jouer le témoin de moralité des tortionnaires et en a fait un livre abject. S’ils dénonçaient cette machine, ils devraient reconnaître qu’elle a été créée pour poursuivre l’imposture du 11-Septembre.

ReOpen911 : Pensez-vous que le néo-conservatisme occidental a les moyens d’atteindre ses objectifs d’hégémonie globale sur le reste du monde ? Dans ce contexte, pensez-vous que dans la stratégie de remodelage du grand Moyen-Orient « l’étape iranienne » puisse être franchie avant les prochaines élections présidentielle US ?

Thierry Meyssan : L’empire a surdéployé ses troupes et négligé son économie intérieure. C’est un colosse aux pieds d’argile qui peut s’effondrer en quelques années et disparaître, comme l’Union soviétique l’a fait.

Les États-Unis sont un prédateur qui a besoin de guerre pour se nourrir. Mais, ils n’ont plus les moyens de confrontations d’envergure. Ils ne peuvent plus se permettre d’attaquer l’Iran et ils ont laissé tomber la Géorgie.

Comme je l’ai expliqué dès la fin 2007, le tandem Bush-Cheney a perdu la main. Les forces armées des États-Unis obéissent désormais à un groupe d’officiers supérieurs réunis autour du secrétaire à la Défense Robert Gates. Ces mutins ont parfaitement conscience que l’attaque de l’Iran serait l’aventure de trop. Ils s’y sont opposés et ils s’y opposeront.

Le projet de remodelage du Grand Moyen-Orient était de toute manière voué à l’échec depuis la défaite israélienne au Liban, comme je l’ai expliqué dans L’Effroyable Imposture 2.

ReOpen911 : Vous avez quitté la France en affirmant que votre sécurité n’était plus assurée ; peut-on en conclure que sous la présidence de M. Chirac vous aviez bénéficié d’une protection que le nouveau Président n’a pas souhaité maintenir ?

Thierry Meyssan : Correct.

ReOpen911 : Votre sécurité est-elle bien assurée aujourd’hui ? Quelle est aujourd’hui votre liberté de mouvement ?

Thierry Meyssan : Je fais attention à ne pas entrer dans la zone OTAN et à ne pas prendre de compagnies d’aviation de pays de l’OTAN. Washington surveille néanmoins mes allées et venues et me le rappelle quand cela est possible. Par exemple, il y a quelques mois, j’ai été brièvement interpellé par la police à Vienne, alors que l’Autriche est un État neutre, afin de relever sur mon passeport l’ensemble de mes visas et les dates de mes déplacements.

Le risque est permanent. En décembre, la police vénézuélienne m’a évacué en force lors d’une conférence dans un ministère pour éviter qu’il ne m’arrive malheur. Je ne vous en dirai pas plus : pour être efficaces, les mesures de sécurité ne doivent pas être discutées en public.

ReOpen911 : Comment expliquez-vous que les champions français de la défense des droits de l’homme, toujours prêts à voler au secours d’un Redeker ou d’un Sifaoui, ne se soient jamais prononcés sur votre départ forcé, et pourquoi avoir préféré partir plutôt que de médiatiser les menaces qui pèsent sur vous ?

Thierry Meyssan : Les gens auxquels vous faites allusion ne défendent pas les droits de l’homme. Ils instrumentalisent cet idéal pour défendre la puissance dominante. Je n’attends rien d’eux.

Normalement, j’aurais dû à la fois porter plainte pour menaces de mort proférées par des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions et ameuter les médias. Mais ces fonctionnaires se considèrent en service commandé et les médias ne cessent de me traiter de paranoïaque. J’ai pris la décision de m’exiler en pensant avoir du temps devant moi. J’ai commencé à boucler mes affaires sans me presser. Puis j’ai compris que cela devenait dangereux. J’ai appelé mes amis à l’aide. Les premiers à m’avoir répondu sont des Syriens. J’ai fait mes bagages et je suis parti à Damas. En définitive, je viens de me fixer à Beyrouth.

ReOpen911 : Votre article explosif de juillet 2008 dans lequel vous revisitez la fabrication de M. Sarkozy par les services US est une attaque frontale violente. Une démonstration implacable de qui gouverne la France ! Faut-il comprendre que vous livrez à M. Sarkozy un combat à mort, et que votre retour d’exil est impossible tant qu’il sera au pouvoir ?

Thierry Meyssan : Mon retour ne sera pas possible tant que la France sera aux mains de traîtres.

ReOpen911 : Le CSIS (Center for Strategic and International Studies) de Ray Clyne (ancien patron de Christine Lagarde, actuelle ministre de l’Économie) est-il un outil d’entrisme et d’ingérence dans la souveraineté de la France ? Le traité européen dit simplifié (ou encore « mini traité ») a-t-il pour but de détruire les institutions françaises et de lui ôter sa capacité de vote au Conseil de sécurité de l’ONU ?

Thierry Meyssan : Le CSIS est un think-tank états-uno-saoudien, lié à la famille Bush. Nous lui devons Christine Lagarde qui fait aujourd’hui rédiger les notes de ses collaborateurs à Bercy en anglais et coupe les ailes de l’industrie française.

Le maxi traité européen présenté par Nicolas Sarkozy visait en premier lieu à poursuivre la transformation de l’Union européenne en une zone de libre échange toujours plus vaste, tout en la diluant politiquement. Puis, à rendre ses institutions compatibles avec celles de l’Accord de libre-échange nord-américain, [l’ALENA], en vue d’une fusion ultérieure au sein d’un vaste marché transatlantique, politiquement dominé par Washington.

Même si ce projet est pour le moment interrompu, des institutions transatlantiques fonctionnent déjà, hors traité. Ainsi en est-il des centaines d’enlèvements perpétrés par la CIA dans l’Union européenne au cours des dernières années avec l’assentiment du Conseil européen et parfois la complicité active des gouvernements européens. Washington ordonne, les gouvernements européens obéissent au mépris de leurs lois nationales. La France de Chirac a résisté à cet asservissement, aucun cas d’enlèvement n’est connu durant ses mandats. Il n’en est pas de même avec la France de Sarkozy : voyez l’enlèvement en plein Paris de Mohammed As-Siddik2 en mars dernier, sans aucune réaction du gouvernement français. De même, l’Assemblée transatlantique, qui n’a aucune base juridique, a commencé ses travaux. À titre expérimental des députés délégués par le Parlement européen ont siégé l’an dernier avec des membres du Congrès états-unien dans une assemblée d’opérette.

Comprenez bien : depuis le rapport Wolfowitz de 1991, les États-Unis considèrent comme une priorité d’empêcher l’Union européenne d’entrer en compétition avec eux. Ils acceptent qu’elle soit un géant économique, mais veulent la tailler comme un bonzaï et en faire un nain politique.

ReOpen911 : Pensez-vous que la sortie des USA du traité ABM, juste après le 11-Septembre soit une coïncidence ou peut-il s’agir d’un des objectifs des attentats ? Cette obsession flagrante est visible dans le PNAC et perdure depuis la création de l’IDS de Reagan. Delmart Vreeland en parle lors d’un entretien avec Mike Ruppert, mais sans connaître la portée stratégique du bouclier anti-missiles. Cette initiative stratégique de défense est-elle constitutive d’un retour de la guerre froide et présage-t-elle d’un futur affrontement USA-Europe contre Russie-Chine ?

Thierry Meyssan : Bien sûr, la sortie du traité ABM se situe dans le projet du PNAC et dans la logique des attentats du 11-Septembre. Ceux-ci ont d’ailleurs été évoqués pour rompre unilatéralement le traité.

Bien que MM. McCain et Obama soient partisans d’un affrontement avec la Russie, je ne pense pas que les États-Unis en aient les moyens. Comme on vient de l’observer dans le Caucase, ils ont sous-estimé leur compétiteur.

Washington pensait que malgré le redressement économique russe, Moscou n’avait pas retrouvé les moyens de sa puissance. Certes ses troupes spatiales et aériennes sont remarquables, mais sa marine est faible et son armée de Terre ne s’est pas relevée de l’effondrement de l’URSS, assurait-on. La Géorgie n’étant pas membre de l’OTAN, Washington a sous-traité son encadrement militaire à Israël. Un Israélien a été nommé par le Président Saakashvili, ministre de la Défense. Il a équipé l’armée géorgienne d’armes israéliennes et des sociétés israéliennes sont venues dispenser une formation aux militaires géorgiens. Il y a deux semaines, les Israéliens se sont retirés de manière à pouvoir nier toute responsabilité dans l’attaque, à défaut de pouvoir la nier dans sa préparation. Moscou a informé Washington des préparatifs géorgiens et a demandé à l’administration Bush de retenir ses alliés. Mais la Maison-Blanche, sûre de son coup, a donné un feu vert à Saakashvili. Les troupes géorgiennes, appuyées par 2 500 mercenaires, ont attaqué l’Ossétie du Sud et massacré 1 600 personnes. Les Russes, qui se tenaient prêts, sont immédiatement venus rétablir l’ordre en vertu des accords internationaux. Ils ont pris le contrôle de la totalité du pays en quelques heures, s’abstenant de prendre Tbilissi pour ne pas donner l’impression d’annexer le pays. C’est une nouvelle défaite militaire pour les conseillers israéliens (il s’agit des généraux qui ont perdu la guerre de 2006 contre le Liban) et une première défaite politique pour les États-Unis. Le vent est en train de tourner.

L’extension de l’OTAN à l’Est est une menace pour la paix. Cette organisation aurait dû être dissoute en même temps que le Pacte de Varsovie. Bush père en avait pris l’engagement auprès de Mikhaïl Gorbatchev. C’est sa conseillère de l’époque, Condoleezza Rice qui a manigancé ce marché de dupes. Elle a organisé la réunification allemande de sorte que l’Allemagne de l’Est est entrée dans l’OTAN sans avoir à le dire. Puis, elle a orchestré le glissement à l’Est.

Les États-Unis n’ont pas cessé d’attaquer la Russie depuis la fin de l’Union soviétique. Ils ont cherché à la démanteler à son tour en créant l’émirat de Tchétchénie (qui a servi de modèle à celui des Talibans en Afghanistan), ils ont organisé son pillage économique par des oligarques, ils l’ont encerclée via l’OTAN, ils la menacent avec des missiles offensifs joliment nommés « bouclier » par leur propagande, ils détournent les voies d’acheminement des hydrocarbures pour qu’elles s’éloignent du territoire russe, etc. À n’en pas douter, l’amputation de la Serbie et la création artificielle d’un Kosovo sous tutelle de l’Union européenne auront été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cela aura montré que la guerre de l’OTAN au Kosovo était bien une guerre de conquête, et que les Européens comme les États-uniens et Israël se moquent du droit international et de la souveraineté des peuples.

ReOpen911 : M. Meyssan, merci pour ces réponses. Désirez-vous apporter des précisions ou aborder un dernier point en conclusion ?

Thierry Meyssan : Je suis heureux de cet échange et vous invite à le renouveler si vous continuez à vous interroger sur les prises de position que m’attribuent les médias. Je serai heureux de les préciser, de les expliquer et de lever de possibles malentendus.

Nous sommes peu nombreux à nous battre pour la vérité. Nous devons veiller à ce que la propagande de l’empire du mensonge ne nous divise pas. Au-delà de cette impératif stratégique, j’attache d’autant plus d’importance à votre opinion que j’ai de l’admiration pour votre action.



Notes de ReOpen911 :

1 Nous ne rappellerons ici, faute de place, qu’un seul des cas les plus frappants de mauvais procès fait à l’auteur ; cela concerne le fait que deux employés de la société israélienne Odigo (basée à New York et ayant des bureaux à Herzliya, près de Tel Aviv) ont reçu, le 11 Septembre, un message électronique les informant d’attentats au WTC près de 2 heures à l’avance. M. Meyssan utilise des informations diffusées à la fois dans les quotidiens Ha’aretz, Newsbytes, Washington Post, Jerusalem Post et sur CNN. Or M. Meyssan n’a jamais repris à son compte la rumeur selon laquelle les juifs ont été prévenus à l’avance et ne se sont pas rendu à leur bureau ce jour-là. Bien au contraire, il s’en démarque et l’explique en écrivant (note 10 page 198 de la nouvelle édition, ou page 37 de l’édition originale) : Cette information a été diffusée de manière déformée par un commentateur d’al-Jazira qui a essayé de l’utiliser pour accréditer que les attentats auraient été perpétrés par le Mossad et que celui-ci aurait préalablement averti les employés juifs du WTC. La chaîne qatarie a immédiatement licencié le journaliste affabulateur.

2 Lire l’article « Kouchner a "perdu" le témoin-clé de l’enquête Hariri », sur le site du Réseau Voltaire ou ici dans l’attente du retour en ligne du Réseau Voltaire, qui connait actuellement, purement et simplement, des problèmes techniques.