28 juillet 2005 - Sauber a dû s'adapter. L'arrivée de Jacques Villeneuve a bouleversé les habitudes des ingénieurs de l'équipe. C'est ce qu'a confié l'ingénieur Giampaolo Dall'Ara au emagazine Crédit suisse.
« Chaque tracé a ses exigences propres. Jusqu'ici, la philosophie de l'équipe avait toujours été d'adapter la voiture aux caractéristiques du circuit. Le pilote est un artisan, il doit être le plus rapide possible avec les réglages qui lui sont proposés », rappelle Dall'Ara.
Mais voilà, en 10 ans d'expérience, Villeneuve s'est bâti une « banque » de réglages qu'il aime. Et ce sont ceux-là qu'il veut dans sa voiture.
« Il n'aime pas devoir changer de voiture à chaque course. Avec lui, certains réglages restent toujours les mêmes, à Monaco comme à Monza. Nous n'avons pas le droit d'y toucher, explique Dall'Ara. Je n'avais jamais connu cela, mais ça a l'air de fonctionner: nous sommes plus rapides à chaque course. »
Les réglages de Villeneuve ont donc dû partager la vedette avec les « entrailles » électroniques de la C24, qui gèrent notamment le contrôle de traction, le frein moteur et le contrôle de différentiel.
Donner confiance au pilote.
« Nous cherchions systématiquement à amener le pilote à utiliser tous les instruments que nous lui donnions, l'objectif étant d'aller toujours plus vite, commente l'ingénieur italien. Mais cette méthode ne vaut que tant que le pilote a de bonnes sensations. Quand le système devient trop imprévisible ou compliqué pour lui, il perd confiance. À ce moment-là, il faut intervenir, changer d'approche. C'est un peu ce qui s'est passé avec Jacques. »
Villeneuve n'a pas apprécié que l'électronique lui dicte sa façon de négocier les virages. Et il a fait comprendre à son équipe à Imola, lors du week-end du Grand Prix de Saint-Marin, qu'il pouvait tirer meilleur parti de sa monture en revenant à des réglages mécaniques.
« L'équipe a aussi appris de Jacques, et c'est très bien comme ça. Quand on a avec soi un pilote comme Villeneuve, qui est en F1 depuis tout de même dix ans, et qu'on essaye de tout lui apprendre, c'est qu'on n'a vraiment rien compris. »
Une constatation, une confession, un message peut-être à ses collègues de l'équipe, surtout une foi sincère dans les qualités et le talent de « son » pilote.
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