Par
Olivier PIAZZA
Dans mon précédent article "Le leadership perçu n'est pas toujours réel", je rapportais les résultats d'études qui soulignent l'impact fort de l'assertivité dans la construction du leadership. Mon ami Lionel, le vénérable blogueur, soulignait en réponse l'importance de l'écoute.
Combien il a raison !
Une belle illustration nous vient directement d'un article de Bob Sutton, vous savez le pourfendeur de trous du cul, assholes dans la langue de Shakespeare, et néanmoins Professeur à Stanford.
Bob revient sur la catastrophe aérienne de Buffalo, le sauvetage miracle de l'Hudson et plus généralement sur des études qui se sont intéressées à la dynamique humaine du cockpit. Lorsque le commandant n'a pas su créer un climat de dialogue avec son équipe et a fortiori lorsqu'il n'est pas ouvert aux feedbacks désagréables de son second, une erreur de sa part a moins de chance d'être signalée à temps par le copilote. Les risques d'accident sont supérieurs. Le même constat dans le monde médical où les médecins n'écoutent pas suffisamment leurs patients ou les infirmières.
Un leader qui ne bénéficie pas de feedbacks authentiques de ses subordonnés se prive des informations les plus capitales puisque ce sont celles qui viennent du terrain, les messages les plus en prises avec la réalité de l'entreprise. C'est la fameuse boucle de rétroaction du modèle systémique.
Comment voulez-vous qu'un système biologique s'ajuste s'il est privé des informations relatives à son écosystème ?
L'écoute est capitale et rare, d'autant plus qu'elle est sévèrement entravée par l'inflation de l'ego dont sont victimes la plupart des dirigeants. Ce qui explique que ce n'est pas toujours en travaillant une lacune qu'on l'améliore le plus efficacement. Dans ce cas, la meilleure solution est un travail de déflation du moi, comme par exemple la pratique d'activités sociales en plein anonymat, sans aucun artifice identitaire.