13 août 2008

Une visite en catimini qui me rappelle celle de MASSOUD ! J'ai parfois honte d'être Français...

La répression continue au Tibet malgré les JO, dit le dalaï-lama

Reuters - Le dalaï-lama, qui insiste officiellement sur le caractère spirituel de sa visite en France, a décoché mercredi quelques piques politiques en affirmant à des parlementaires que la répression chinoise au Tibet se poursuivait pendant les Jeux olympiques.

Le chef spirituel tibétain a par ailleurs déclaré que Pékin projetait de renforcer sa politique de peuplement au Tibet en y installant un million de colons supplémentaires après les JO.

Les propos du chef spirituel tibétain, reçu à huis clos dans un bureau du Sénat dans le cadre d'une visite marquée par la discrétion des autorités françaises à son égard, ont été rapportés par des élus. Le dalaï-lama s'est pour l'heure abstenu d'intervenir publiquement sur ces questions.

"Il a précisé qu'il n'y a pas de trêve de la répression au Tibet pendant les Jeux olympiques", a dit le député UMP Lionnel Luca, président du groupe d'études sur le Tibet à l'Assemblée.

Selon le sénateur socialiste Robert Badinter, le dalaï-lama a répondu "certainement pas, au contraire" à une question sur l'arrêt de la répression.

"Il nous a donné des informations extrêmement préoccupantes sur la situation au Tibet, en faisant état d'arrestations, de torture, d'exécutions sommaires, d'un renforcement de la présence militaire chinoise à travers de nouvelles casernes", a rapporté le député socialiste Jean-Louis Bianco, vice-président du groupe d'études sur le Tibet de l'Assemblée.

Selon les parlementaires, le dalaï-lama a fait état d'un plan de la Chine pour accélérer le peuplement du Tibet.

"Il a dit qu'il y a probablement en cours un risque de voir un million de colons chinois supplémentaires dans les mois qui viennent s'installer au Tibet", a dit à Reuters Axel Poniatowski, président UMP de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée.

Il y a "un risque, selon une source qu'il qualifie de fiable, qu'immédiatement après les JO soient envoyés un million de Chinois pour diluer encore plus la présence tibétaine", a renchéri Jean-Louis Bianco.

AVEC SARKOZY LE 10 DÉCEMBRE ?

Le dalaï-lama, arrivé en France lundi, s'était jusqu'à présenté montré soucieux d'éviter toute polémique avec la Chine et les autorités françaises.

Lors d'une conférence de presse mercredi matin à Paris, il a réaffirmé son "soutien entier" aux JO et dit son espoir de voir les négociations avec la Chine progresser.

Il a précisé qu'il attendait "avec intérêt" le résultat de la réunion en septembre du parlement tibétain en exil qui doit arrêter une série de positions dans le cadre du dialogue avec la Chine. La dernière réunion des émissaires tibétains avec les autorités chinoises s'est soldée par "une déception", a-t-il souligné. "Cependant, nous souhaitons poursuivre les pourparlers avec le gouvernement chinois".

Le chef du bouddhisme tibétain n'a par ailleurs pas confirmé qu'il rencontrerait Nicolas Sarkozy avant la fin de l'année, expliquant que "s'il le souhaite, j'en serai très heureux, s'il ne le souhaite pas, ce n'est pas grave."

Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, a annoncé que le chef de l'Etat le rencontrerait le 10 décembre à Paris, lors d'une réunion avec des prix Nobel de la paix en marge du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

La décision de ne pas accueillir officiellement le dalaï-lama et d'empêcher les journalistes d'assister à la rencontre avec les parlementaires a été interprétée comme une volonté de ménager les autorités chinoises, irritées par les ambiguïtés de la diplomatie française.

Interrogé à ce sujet, le dalaï-lama a répondu : "Ce n'est pas mon 'rayon' car ma visite est d'ordre spirituel et pas d'ordre politique".

"Ce genre de médiocrité n'est pas digne de la France", a estimé Jean-Louis Bianco.

L'UMP a dénoncé dans un communiqué les "propos aussi insultants qu'infondés" du député socialiste, l'accusant de "manier l'invective dans un souci de polémique".

Edité par Sophie Louet

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