Samedi soir.
L’affaire aurait pu passer comme une lettre à la poste, une ligne de plus à rajouter sur l’ardoise du supporter de foot, dont la bêtise apparaît décidément sans limites. Mais dès dimanche, les JT relaient la bourde et diffusent en boucle les images de la fameuse banderole dépliée par les habituels demeurés des tribunes de foot lors d’une finale entre deux clubs dont le PSG.
Pour les supporters, comme pour les terroristes d’ailleurs, pari gagné: leur salmigondis feutré surfant sur le succès du film de Dany Boon envahit les écrans de télévisions, leur gueule d’ahuris aussi, et chacun se presse pour condamner le racisme, la xénophobie et le Mal : présidents de clubs, entraîneurs, médias sportifs et nationaux, jusqu’au Président de la ligue, victime d’un accès de bouffonnerie gaullienne, qui ira même jusqu’à déclarer le plus sérieusement du monde : « aujourd’hui, nous sommes tous des Ch’tis ! ».
Déclaration Ô combien courageuse d’un homme qui réalise enfin qu’il administre aussi (voire surtout) une bande de bœufs en écharpes, que les insultes racistes empoisonnent depuis des lustres le milieu du foot qui s’en accommodent plutôt bien et que s’opposer vraiment aux supporters (ce fameux noyau dur qui radicalise une idéologie sportive nauséabonde), c’est tuer le veau d’or. À ce prix-là, nous pouvons tous être des Ch’tis, demain des Basques et après-demain des Corses.
Dans le journal de France 2, Bernard Laporte pousse lui aussi son crie d’orfraie et face au présentateur, fait son grand mea culpa. Eternel refrain d’une morale de cirque que l’on remettra sous le paillasson dès le lendemain. « C’est un cas isolé ! » nous assure le secrétaire d’État au sport, même si des milliers de kakous regroupés derrière une banderole de 25 mètres, ça fait beaucoup de cas isolés en même temps, au même endroit, et faisant la même chose. Mais la télévision fonctionne comme un confessionnal avec le présentateur (toujours du côté du Bien) dans le rôle du prêtre et l’aveu à l’antenne (« cela ne se reproduira plus !, nous prendrons des mesures drastiques, je vais réunir, blablabla… ») en guise d’absolution. Après tout, un sport a les supporters qu’il mérite.
Lorsqu’on parle de foot, toujours revoir À mort l’arbitre. Mocky avait tout dit.
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