23 février 2007

Pour les Primates, les hommes en prime.

La primatologue Jane Goodall est venue à Paris apporter son soutien au pacte écologique de Nicolas Hulot et défendre la cause des hommes à travers celle des grands singes.

Elle arrive, discrète et élégante, un sourire aux lèvres, un chimpanzé en peluche dans les bras et un combat à défendre, avec douceur et fermeté. La primatologue anglaise, le Docteur Jane Goodall, était de passage à Paris mardi 20 février pour apporter son soutien au Pacte écologique de Nicolas Hulot.

A ses côtés, le chanteur Yves Duteil, la navigatrice Catherine Chabaud et le comédien Rufus (le père dans Amélie Poulain). Ils font partie des quelque 650 000 signataires de ce Pacte, auquel une dizaine de candidats à la présidentielle ont apposé leur signature, s’engageant par là même à prendre en compte les enjeux écologiques et climatiques dans toute décision qu’ils seraient amenés à prendre.

Mais, pour Jane Goodall, messager de la paix des Nations unies depuis 2002 et décorée de la Légion d’honneur le 17 janvier dernier, « la défense de l’environnement ne peut avancer que si tout le monde agit à son niveau et, surtout, ne laisse pas les politiques prendre toutes les décisions à sa place ». Depuis plus de 45 ans, elle lutte pour la survie des grands singes. Pourquoi ? « Parce qu’ils nous ressemblent tellement ! ». Mais aussi et surtout parce que, « de même que le canari dans sa cage change de couleur quand il y a un problème dans la mine toute proche, quand les grands singes disparaissent, c’est que toute la forêt va mal. Et la biodiversité est en danger ».

En voie d'extinction
Un exemple : du million de chimpanzés recensé dans les années 1960, il n’en reste désormais plus que 300 000. Les bonobos, avec lesquels nous partageons 99,4% de notre patrimoine génétique, sont passés de 100 000 il y a 20 ans à 10 000 ou 20 000 aujourd’hui. En cause : les épidémies, la déforestation, le trafic et le braconnage. L’activité humaine, donc.

Pour tenter d’inverser cette tendance, l’institut Jane Goodall a mis en place plusieurs programmes de sensibilisation et d’éducation à l’attention des enfants, « à qui il faut inculquer tôt le respect de la nature ». Autre cible, les populations qui vivent du trafic de grands singes, au Congo Brazzaville et en Tanzanie notamment.

« On ne peut rien faire pour les animaux sans d’abord aider les gens qui vivent non loin d’eux à se sortir de la misère », explique la primatologue. Son institut « ne donne pas les poissons mais les hameçons pour attraper les poissons », a mis en place dans certaines régions d’Afrique un système de micro crédits, et facilite la scolarisation des enfants. Parce que la défense de l’environnement, c’est peut-être une question cruciale pour l’humanité, mais c’est aussi une question d’humanité.

Souce : Metro

22 février 2007

Mort d'un salaud

Par Bernard LANGLOIS, 22 February 2007

Maurice Papon n’était pas Jack l’éventreur. Ses blanches mains de haut fonctionnaire n’étaient pas tachées du sang de ses victimes. D’ailleurs elles sont, pour la plupart, mortes sans saigner (sinon peut-être une mousse rosâtre à la commissure des lèvres, au moment où le Ziklon B faisait son effet ; enfin, je ne sais pas, j’imagine qu’on devait baver un peu de sang dans l’agonie des chambres à gaz ?). Donc, il avait gardé les mains propres, le Papon, et la tête haute (un slogan qui me dit quelque chose …). De la prestance, du répondant et le sentiment du devoir accompli. À 80 piges encore, lors de son (tardif) procès, sa morgue, son absence de regret — à défaut de repentir, faut tout de même pas trop en demander —, son mépris affiché pour ses accusateurs -—, dont les quelques rares rescapés de ses voyages organisés —, avaient fini de lever le cœur de tous ceux qui assistaient aux Assises de Bordeaux.
Il était, comme on a dit, coupable d’« un crime de bureau ». De ceux commis sous des lambris dorés, là où, sur une table de chêne, une secrétaire dépose le parapheur rouge rempli des circulaires du jour, qu’on signe en chaîne d’une plume tranquille avant d’aller déjeuner : le boulot ordinaire du haut commis ordinaire.

Le Secrétaire général de la préfecture de Gironde ne faisait qu’appliquer les ordres de l’Etat qu’il avait vocation de servir. C’était un Etat scélérat : il n’avait pas à le savoir. Il était un rouage et les rouages n’ont pas vocation à se prendre la tête. Service service. Les milliers d’hommes, de femmes, d’enfants qu’il envoyait à la mort, par sa seule signature en bas d’une liste, ne l’ont jamais empêché de dormir. D’ailleurs, d’autres rouages, ailleurs, signaient des listes semblables, on ne leur a jamais cherché de poux dans la tête (Darquier de Pellepoix, vous vous souvenez ? « A Auswitch, on a gazé que des poux ! »), pourquoi lui, hein ? Peut-être parce qu’il était un habile, trop habile ; qu’il avait su, au bon moment, donner quelques gages à la Résistance, rallier à temps le camp des vainqueurs ; que ça lui a permis de poursuivre une brillante carrière, de plus en plus près des sommets ; et qu’il n’était pas un idéologue, Papon — du moins n’en laissait-il rien paraître : à ce qu’on dit, il n’était pas spécialement antisémite ; pas de son fait si l’époque était à pourchasser le juif, du reste, il sut tout aussi bien traquer l’Arabe quand la mode en fut venue. Un gars bien, on vous dit, efficace, de ceux dont toute machine étatique bien huilée a besoin pour tourner rond. Il avait trouvé très injuste qu’on le condamnât. Tout de même, il n’était pas Touvier !

Le vieux salaud a rendu son âme au diable : qu’il se la garde. Une grande question agite encore les beaux esprits : peut-il être enterré avec sa légion d’honneur ? Je vais vous dire : on s’en tape.

DE L’ARRIVISME.

Ne me soupçonnez pas d’amalgame : Sarkozy n’est pas Papon. Même si rafles et expulsions sont aujourd’hui encore pratiques quotidiennes, en application de ses directives : les malheureux qui en sont victimes ne sont pas voués à l’extermination systématique. Je vois pourtant un rapport entre ces deux-là, cela s’appelle l’arrivisme.
Dans quelque domaine qu’on l’applique, l’ambition est un ressort naturel qui nous pousse à réussir, à progresser, à se hausser dans l’échelle sociale, à croire en soi et à faire reconnaître sa valeur par les autres. On ne fait rien sans ambition. Mais l’ambition dérape souvent dans l’arrivisme. Un ambitieux peut rester moralement impeccable, un arriviste est toujours condamnable. L’ambitieux cherchera à grimper par des voies honorables : il s’interdira d’attenter à la dignité des autres, de les écraser, de trahir, de tricher, de mentir, d’obéir à des ordres injustes. Il mettra de lui-même des limites à ses ambitions, préférant toujours à leur pleine réalisation la satisfaction de pouvoir sans rougir affronter son miroir. L’arriviste ne connaît pas de limites à ses ambitions et considèrera que tous les moyens sont bons pourvu qu’ils les servent. Nous connaissons tous des ambitieux qui ne sont pas allés au bout de leurs ambitions, par refus d’user de certains moyens qui les auraient conduits à se renier eux-mêmes: par exemple, certains artistes qui refusent de se commettre dans certaines émissions qu’ils jugent dégradantes, ou qui ne consentent pas à soumettre leurs œuvres à certains canons jugés indispensables au succès commercial (1). On trouve de ces intransigeants dans toutes les branches d’activité, dans toutes les professions : chez les artistes comme chez les militaires, dans la fonction publique comme dans l’entreprise privée, chez les notaires, les médecins, les avocats, les épiciers … ou les journalistes. Ils passent souvent aux yeux du monde pour des ratés ; ils sont d’honnêtes hommes pour les honnêtes gens, et d’abord pour eux-mêmes, ce qui leur suffit bien.

Et ce sont eux qui nous obligent à ne pas désespérer complètement d’un monde où prospèrent les arrivistes.

MENDES ET CINCINNATUS.

La politique est un domaine d’excellence pour les ambitieux. De tout poil et tout bord. C’est qu’il en faut une sacrée dose pour prétendre gouverner ses semblables.
L’âpreté du combat politique conduit la plupart des ambitieux à déraper dans l’arrivisme : quand la fin justifie les moyens, que tous les coups sont permis, que la trahison relève des beaux-arts, que les engagements n’ont pas vocation à être tenus, que les postures tiennent lieu de convictions, que les compromissions passent pour des compromis, que la démagogie est le véhicule ordinaire de la parole publique. Bien peu de carrières politiques échappent aux pratiques ordinaires de l’arrivisme, à doses variables : sinon, pourquoi citerait-on si souvent Mendès France en exemple ? Comme on sait, cet oiseau rare n’a pas exercé longtemps le pouvoir. Cincinnatus non plus. Personnellement, je préfère Mendès à Mitterrand et Cincinnatus à Berlusconi.

Comme je préférais Jospin à Chirac. Et que Ségolène Royal, ou même Bayrou, me semblent préférables à Sarkozy.

ÇA PUE !

Les campagnes présidentielles sont rarement de grands bols d’air vivifiants. Celle-ci pue carrément. Pour deux raisons principales :

— La première tient à la partialité des médias, à de rares exceptions près : ils se sont d’abord employés à privilégier deux candidats, Sarko à droite, Ségo à gauche. Puis, le résultat acquis, ils se sont mis sans complexe au service du premier pour démolir sans faiblir la deuxième. La moindre bourde de la candidate socialiste est montée en épingle, les dérapages du candidat du Medef traités comme broutilles ; les bisbilles d’un camp provoquent des gorges chaudes, celles de l’autre ne sont que peccadilles ; les promesses de l’une sont chiffrées avec une sévérité de commissaire aux comptes, celles de l’autre (plus coûteuses encore) font l’objet de simples « réajustements » bien naturels. Personne ne peut douter que la confrérie, bien tenus au sommet par la collusion, à la base par le copinage, joue Sarkozy vainqueur. Comme dit le p’tit Nicolas : « Je commence à bien la sentir, cette campagne ! » Faudrait avoir le nez bouché …

— La deuxième est plus grave encore : dans leur grande sagesse (?), nos constituants ont prévu la nécessité d’obtenir 500 signatures d’élus pour pouvoir concourir. Le système a fonctionné jusqu’alors, permettant l’expression de tous les courants de pensée tout en excluant les postulants par trop farfelus. Or pour la première fois, consignes et pressions sur les élus de base font que Le Pen comme Villiers ou Dupont Aignan pour les droites, Lepage ou Voynet pour l’écologie, Besancenot ou Bové pour l’alternative anti-libérale risquent d’être exclus de la compétition. Nous ne sommes pas encore sous le Second Empire, mais nous avons déjà des candidats officiels !

Le temps presse, mais il est encore temps de se battre et de protester (2).

B.L.

(1) Je pense notamment à l’ami Jacques Bertin, qui vient de sortir un livre de colère sur la chanson, le métier de chanteur et les conditions de son exercice. Titre abscons (dont vous aurez l’explication page 132, Bertin adore les jeux de mots navrants !), mais texte intelligent, superbement écrit, décapant. Comme il dit : « J’accepte d’être minoritaire, j’accepte d’être vaincu, j’accepte de passer pour un con ; mais je veux qu’on sache pourquoi. » (Reviens, Draïssi ! Ecrits sur la chanson, Le Condottiere, 190 p., 15 euros.)
(2) Là, par exemple : http://www.pluralisme.org/.

[ Bloc-Notes de Politis du 21/2/07 ]

15 février 2007

Lettre de colère d'un enseignant.

Lettre de réponse au prélèvement de 1/30 ème du salaire des directeurs qui n'auraient pas envoyé une enquête... Cela fait des années que des milliers de directeurs font la grève administrative (à savoir remplir les circulaires mais ne pas les envoyer à la hiérarchie)pour être entendus et surtout valorisés. De + en + de directeurs en poste redeviennent de simples instits et d'autres qui n'ont rien demandé sont obligés de faire office de directeur (le salaire n'est pas le même mais la responsabilité si !)

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Lettre ouverte à Monsieur l'Inspecteur d'Académie, Directeur des Services Départementaux de l'Education Nationale du département d.......


Monsieur l'Inspecteur d'Académie,

J'ai bien reçu votre courrier en date du 23 novembre, demandant l'envoi direct de 2 fiches de l'enquête 19, et ce avant le 30 novembre.
Au-delà de cette date, le non envoi sera considéré comme « service non fait ».
(Un petit souci toutefois, votre courrier a été déposé à l'école le… 30 novembre à midi.)

Je connais un peu (c'est normal, je suis et fonctionnaire et directeur) la législation et je comprends que sur une journée de travail rémunéré, 53 secondes de travail non fait entraîne de fait le retrait de 1/30 de salaire. Je parle de 53 secondes car c'est le temps qu'il me faut pour aller de mon bureau à la boîte aux lettres de l'autre côté de la rue…. Je ne compte pas le retour de la boîte à mon bureau, c'est cadeau.
Entre parenthèses, le jour où je glisserai sur une crotte de chien, une plaque de verglas ou bien je me ferai renverser en traversant, je ne serai couvert par aucune assurance, n'ayant pas d'ordre de mission pour quitter mon école…

Les documents demandés sont donc à votre disposition, sur mon bureau.

Pour en finir avec ces documents, que j'ai remplis comme ma «fonction» m'y oblige, la charge de travail étant lourde en début d'année (enfin, plus que d'habitude), j'ai terminé le travail chez moi, après avoir préparé ma classe et corrigé quelques cahiers dès lors que les parents qui m'avaient demandé un rendez-vous après la classe furent partis…
Une question : comment donc considérer un travail fait « non fait » puisque non fait pendant le temps de travail légal (39 heures) mais fait durant une période « non payée », sauf à considérer que la maigre indemnité que l'on m'alloue instaure le travail bénévole obligatoire ou autorise l'esclavage librement consenti ?

Service non fait donc puisque non fait dans son entièreté…

Concernant cette question du service non fait, pourquoi ne demander que les fiches 1 et 2 de l'enquête 19 ? Pourquoi pas toutes les fiches ? Je vous assure que toutes les fiches sont bien remplies, le travail a été fait, comme d'habitude, dans sa globalité.
N'en demander qu'une partie, n'est-ce pas ne faire qu'une partie du travail, n'est-ce donc pas, en conséquence, un « service non fait » ?
Où bien considérez-vous que la plupart des documents que vous nous envoyez régulièrement sont inutiles ?

Une de mes élèves n'a pas vu de médecin scolaire depuis 4 ans. Actuellement en CE2, « on » vient de diagnostiquer des problèmes auditifs, problèmes qui ont entraîné des difficultés d'apprentissage (langage, lecture, écriture). Si la médecine scolaire avait « été », le retard dans les apprentissages aurait pu ne pas exister.
Service non fait ?
La famille de cette enfant serait en droit de le penser, et de demander l'application du 1/30 ?
Et je ne parle pas des milliers d'enfants scolarisés depuis des années rien que dans ma circonscription qui n'ont jamais vu de médecin scolaire.
Combien de 1/30 valent-ils ?
Je ne voudrais pas avoir l'air d'insister, mais l'élève dont il est question plus haut étant maintenant en cycle 3, elle ne peut plus bénéficier de l'aide du RASED, puisque le manque de moyens oblige le Réseau à se concentrer sur une partie seulement du cycle 2.
Service non fait également ? Combien de 1/30 cela vaut-il ?

Lorsque je dois réunir moult personnes pour contractualiser un PAI, un PPS, un PPRE (et cætera, j'ai la mémoire qui flanche, la surcharge de travail sûrement), pourquoi ne puis-je pas toujours être remplacé dans ma classe, pourquoi les enseignants concernés ne peuvent-ils pas toujours assister à ces réunions importantes, faute de moyens de remplacement suffisants ?
Service non fait ? 1/30 encore ? Où bien suis-je sensé travailler bénévolement (voir plus haut)?
Et que dois-je faire quand je dépasse la durée légale du travail ?
Demander 1/30 ?
Heureusement, pour demander un peu de respect (et un salaire décent correspondant à une certaine charge de travail, c'est aussi une forme de respect), j'ai la solution de faire grève, une journée par exemple, ça (ne) me coûte (qu') 1/30…

Voilà, monsieur l'Inspecteur d'Académie, je n'ai pas l'âme d'un martyr (laïc bien entendu) mais entre prime et dignité, entre ministre dédaigneux et service public, j'ai choisi. Comme l'a écrit un dirigeant syndical en parlant des primes de résultat donnée aux hauts fonctionnaires en fonction de leurs "résultats", cette rémunération aléatoire pose un problème déontologique de neutralité et d'indépendance face aux pressions du pouvoir politique. Qu'un ministre puisse déclarer la fin d'une grève, mais sous quel régime vivons-nous ? Toute proportion gardée, combien de Jean Moulin reste-t-il ?

Que ne déclarez-vous pas la grève administrative (ou blocage administratif) illégale une bonne fois pour toutes ? Sinon, vous pourriez être taxé de laxisme et pourriez être menacé de retraits de moult trentièmes de salaire, compte tenu des nombreux documents non encore réclamés.

Le temps de peaufiner cette lettre ouverte, je reçois une nouvelle missive de votre part. Vous me demandez maintenant le compte-rendu des élections de parents d'élèves. Sinon… service non fait… etc… et retour à la case départ… voir ci-dessus.
Je vais me dépêcher de poster cette lettre, je ne voudrais pas qu'elle soit sans fin.

Vous me permettrez, Monsieur l'Inspecteur d'Académie, de garder l'anonymat, ça n'est pas par lâcheté, mais comme se profile à l'horizon un nouveau profil de directeur chef, je veux garder toutes mes chances de devenir chef, vous savez , cela a toujours été mon désir le plus cher…

Je vous prie de croire, Monsieur l'Inspecteur d'Académie,...


Source : Cartables

07 février 2007

Si même les intellectuels veulent que ça change...

L'intellectuel Alain FINKIELKRAUT s'est dit mardi "atterré par l'état actuel de la gauche". "Je constate que le Parti socialiste est dans le coma", déclare-t-il. "La gauche a choisi la voie du mitterrandisme, de la posture, du symbole et pas la voie du mendésisme, c'est-à-dire en gros de la connaissance des dossiers", considère M. FINKIELKRAUT.

"Il y a d'autres possibilités qui s'offrent aux électeurs" pour la présidentielle, déclare-t-il. "Il y a peut-être des candidats qui sont plus aptes que la gauche à prendre en compte les problèmes, à réagir au désastre", précise-t-il. "Si je suis poussé dans mes retranchements, alors oui je nommerai François Bayrou, je nommerai Nicolas Sarkozy et peut-être également "sous certaines réserves" Dominique Voynet (...). Mais j'aurais préféré une candidature de Nicolas Hulot", confie-t-il.

Il précise que cela ne fait pas de lui pour autant "le porte-parole de Nicolas Sarkozy, ni de qui que ce soit d'autre". L'écrivain dément notamment les informations de certains médias faisant état de son ralliement imminent au candidat de l'UMP. "Je n'ai jamais été en contact avec le Figaro pour faire un article sur l'élection présidentielle contrairement aux affirmations du Canard enchaîné", souligne M. Finkielkraut. De même "il ne m'a jamais été demandé de participer à la réunion du 11 février des comités de soutien à Nicolas Sarkozy comme l'a écrit Le Monde", affirme-t-il.

"Si j'interviens dans la campagne, cela ne sera pas sous la forme d'un ralliement. Ce sera par une analyse des problèmes car nous vivons une sorte de désastre", explique-t-il. "Je pense que l'école est dans un état désastreux, je pense que la morale civique est dans un état désastreux, je pense que la montée des incivilités a pris des proportions absolument épouvantables", détaille-t-il. "L'écologie exige de nous que nous changions", conclut-il.

Source : Le Monde

04 février 2007

Les OGM sont-ils dangereux pour la santé ?

OUI !

Regardez cette vidéo de Canal +.

Les mystères du 9/11

Vous pouvez déjà visionner une première vidéo sur ce blog en allant dans les archives, à la date du 13 novembre 2006.

En voici une seconde, tout aussi édifiante. Vous pouvez la visionner
en cliquant ici : 911weknow

"Pour que les choses changent, il faut changer soi-même". C'est la base-line de ce blog. Je dois dire que quand je regarde ce type de film, je me dit qu'il faut plus que jamais une révolution des consciences, et pas seulement pour l'écologie...

Réveillons-nous !!!

Elevons-nous pour mieux voir et changer ce qui doit l'être. Faisons chacun notre part de travail.

Nous sommes une brique à l'intérieur d'un mur. Si une brique manque, c'est pas grave... Si 20 briques manquent, ça commence à se voir et si encore plus de briques manquent, le mur ne tient plus. Nous avons tous un rôle à jouer à notre échelle.

Arrêtons de nous insurger pour rien. Lisons des livres, faisons des recherches sur Internet, parlons... Et arrêtons de regarder les infos à la télé.

Quand les gens vont-ils comprendre que le JT n'est qu'un spectacle de variété qui joue sur les peurs pour faire de l'audience ? La plus grosse audience télé : c'est la météo. Ca donne une idée du niveau de conscience de la population Française...

Réveillez-vous !

"Posez des questions, pensez par vous-même, réveillez-vous et vous ferez la différence." 911weknow.

03 février 2007

Comment progresser ?

- "Quand tu fais toujours ce que tu as toujours fait, tu obtiendras toujours ce que tu as toujours obtenu"

- "Si tu veux autre chose, il faut que tu fasses autre chose. Et si ce que tu fais ne t'avance pas, fais tout autre chose, au lieu de faire encore plus de ce qui ne convient pas."

- Paul WATZLAWICK -

02 février 2007

Comment le journalisme peut niveler par le bas un débat de fond.

Les Verts aux médias : « Il y en a ras-le-bol »

Invités occasionnellement dans les grands médias, les porte-parole des Verts ne cessent d’être interrogés... sur leurs rapports avec les autres formations politiques ou les autres candidats, la faiblesse de leurs scores dans les sondages et Nicolas Hulot. Jusqu’à ce que Dominique Voynet dise « stop »

« Vous êtes une grosse association » (Jean-Michel Apathie)

Alors que la pré campagne officielle vient à peine de démarrer, Noël Mamère est l’invité de Jean-Michel Aphatie dans la matinale de RTL le 5 décembre 2006. L’occasion de connaître le point de vue des Verts sur les questions importantes de l’actualité, l’occasion de parler d’environnement avec un parti concerné, l’occasion de poser des questions à des personnalités politiques que l’on entend peu, l’occasion de redresser la barre et de ne plus attribuer 80% du temps de parole (comme c’était le cas jusqu’à la fin novembre dans les radios) aux deux seuls partis qui comptent : l’UMP et le PS. Mais, comme les « petits » partis n’abordent pas nécessairement les sujets qui passionnent le microcosme des journalistes politiques, les questions vont porter sur le microcosme de... la vie politique. Echantillon des questions posées par Jean-Michel Apathie. Un déluge de fausse impertinence et de vrai mépris :

- Nicolas Hulot intervenait sur RTL, hier matin. Il annonçait que 700.000 Français avaient signé son Pacte écologique. C’est un véritable succès à l’heure où tout ne va pas très bien pour les Verts. Vous êtes jaloux de ce succès de Nicolas Hulot, Noël Mamère ?
- Mais alors, Dominique Voynet est scotché à 2%. Il y en a même qui la mesurent à 1%. C’est-à-dire que ça ne marche pas pour vous. Pourquoi ?
- Mais Nicolas Hulot ?
- S’il franchissait le pas, Nicolas Hulot, s’il était candidat, ce serait une catastrophe pour vous Noël Mamère ?
- Mais alors, pourquoi - encore une fois - vous n’avez pas cette reconnaissance de la part du public ?
- Vous êtes lâchés par tout le monde. Daniel Cohn-Bendit disait, il y a quelques jours : "Le parti Verts, c’est la fin d’un cycle. C’est fini".
- Ce n’est pas pour être désagréable avec vous, Noël Mamère, mais quelques chiffres encore : 700.000 Français qui soutiennent le Pacte écologique, c’est ce que dit Nicolas Hulot. Le Parti Verts, c’est 8.800 adhérents. Et pour le récent congrès (vous l’évoquiez), qui s’est tenu ce week-end à Bordeaux, des Verts, seulement 4.800 ont voté. En fait, vous êtes une grosse association. Vous n’êtes pas un parti politique ?
- Dominique Voynet ira jusqu’au bout ?
- Un mot sur la polémique sur Ségolène Royal... Son voyage ?

Jean-Michel Aphatie ne semble pas disposé à parler des projets des Verts, ni même d’environnement avec une « association » de 8 800 adhérents. Il préfère parler de Nicolas Hulot, des sondages, de Nicolas Hulot, du voyage de Royal en Chine et de Nicolas Hulot. Pour le fond, voyons avec Le Monde.

« Les Verts servent donc encore à quelque chose ? » (Le Monde)

Rarement conviée dans le quotidien vespéral, Dominique Voynet est interrogée le 18 janvier 2007. Bilan : la candidate écologiste n’a pas pu exposer la moindre bribe de son programme. Voici les 11 questions qui lui ont été posées :

- Votre campagne "patine". Comment l’expliquez-vous ?
- Dans les sondages, vous ne parvenez pas à dépasser les 2 %. Le sens de votre candidature n’est pas perçu ?
- Ce serait donc une question de "timing" ?
- Pourtant Nicolas Hulot parvient, lui, à mobiliser un potentiel électoral.
- Mais il mord considérablement sur votre terrain électoral !
- Les Verts servent donc encore à quelque chose ?
- Quand même, deux de vos proches, Yves Cochet et Jean-Luc Bennahmias, en appellent à votre retrait au profit de Nicolas Hulot.
- Les négociations avec le PS sur les législatives sont au point mort.
- Et si, lundi, Nicolas Hulot se lance malgré tout ?
- Les hausses d’impôts pour les contribuables gagnant plus de 4 000 euros net par mois : vous êtes d’accord ?
- Mais quand M. Cochet et M. Bennahmias font valoir que Hulot c’est 10 % dans les sondages et Voynet 2 %, que répondez-vous ?

La seule question incitant Voynet à évoquer les idées des Verts (« Les hausses d’impôts pour les contribuables gagnant plus de 4 000 euros net par mois : vous êtes d’accord ? ») n’est posée que par rapport au Parti Socialiste, et pourrait se traduire ainsi : « êtes-vous d’accord avec la position du PS sur la fiscalité ? » Aucune question sur les problèmes généraux, aucune question d’écologie.

« On vous laisse le micro ouvert ? » (Nicolas Demorand)

Quelques jours plus tard (23.01.2007), sur France Inter, Nicolas Demorand amorce son entretien avec Dominique Voynet par une question sur Nicolas Hulot. Et naturellement, sa deuxième question porte sur... Nicolas Hulot. Las, Dominique Voynet termine sa réponse par : « je veux aller à l’essentiel et parler maintenant de mon projet. » Allons-y.

- Nicolas Demorand : Projet important, on va y venir, mais la manière d’y arriver aussi est essentielle Dominique Voynet ?
- Dominique Voynet : Mais la façon d’y arriver c’est de refuser de répondre à toutes les questions sur la petite vie politicienne...

Mais refuser de répondre à de telles questions, c’est commettre un crime de lèse-majesté ! C’est refuser de répondre à un journaliste qui pose les bonnes questions... puisqu’il est journaliste. La réplique de Nicolas Demorand est sans équivoque : c’est vous ou moi.

- Nicolas Demorand : Donc vous préférez qu’on sorte du studio...
- Dominique Voynet : Non, non...
- Nicolas Demorand (menaçant) :... vous voulez qu’on sorte du studio et qu’on vous laisse le micro ouvert ?
- Dominique Voynet : Je fais une campagne de terrain et sur le terrain les gens ne me posent pas réellement des questions sur ce qui se passe dans le microcosme politique, ils me posent des questions effectivement sur comment on fait pour réduire notre dépendance au pétrole, [...] comment on fait pour construire des maisons à 100 000 euros...
- Nicolas Demorand (la coupant) : Et comment on fait pour imposer ces questions dans le débat politique ?
- Dominique Voynet (tentant de répondre) : Et bien, on parle comme...
- Nicolas Demorand (ne la laissant pas répondre, il parle par-dessus elle) : Est-ce que vous pensez...
- Dominique Voynet : ... comme je viens de le faire....
- Nicolas Demorand (insistant) : Est-ce que vous pensez... (bis)
- Dominique Voynet : ... on refuse de se laisser entraîner...
- Nicolas Demorand (sourd) : Est-ce que vous pensez... (ter)
- Dominique Voynet : ... sur des terrains qui ne sont pas les bons terrains.
- Nicolas Demorand (pas fatigué) : Est-ce que vous pensez... (quater)
- Dominique Voynet (énervée) : Il y en a ras-le-bol des préoccupations du microcosme, moi c’est aux préoccupations des Français que je veux répondre.

Nicolas Demorand, porte-voix du « microcosme » n’a qu’une question en tête ; il n’en démordra pas : « Est-ce que vous pensez que vous avez la force politique pour imposer vos idées ? C’est une question simple, c’est une question noble, c’est une question pour savoir comment vous comptez y arriver. » En dépit de la « noblesse » de la question, Dominique Voynet ne veut pas céder : « Nicolas Demorand, j’ai en tout cas la force nécessaire pour vous dire ce matin, allons pour une fois sur les questions de fond, je vous jure, on n’est pas en sécurité alimentaire à travers la planète [...]... »

S’engouffrant dans la brèche qu’elle est parvenue à ouvrir, la candidate écologiste essaye de développer des idées et exposer les problèmes de l’alimentation. Nicolas Demorand ne lui ayant pas posé de question la coupe très vite : « Je vais aller dans votre sens, Dominique Voynet, je vais aller dans votre sens, les... » Voynet l’interrompt : « ... Mais vous ne voulez pas m’écouter jusqu’au bout, là ? » Et à la limite du mépris, l’animateur enchaîne : « ... les glaciers, je vais vous le dire très franchement, les glaciers fondent, le climat se dérègle, et les intentions de vote... » Passons sur la nouvelle altercation. « Et les intentions de vote pour les verts sont au plus bas. Expliquez-nous ce mystère de la vie politique française. » Voynet refuse clairement de se plier à la question torturante de Demorand : « Ce mystère de la vie politique française, c’est que depuis trois mois c’est la question qu’on me pose alors que moi je vous dis : je n’y réponds plus à cette question. Ça va vous agacer, mais je n’y réponds plus, parce que si... » Inadmissible, ne pas vouloir répondre à une question d’un journaliste ! Demorand la coupe de nouveau : « Mais on aimerait comprendre quand même ! » Le « on » impersonnel dissimule ici ... Nicolas Demorand lui-même et traduit surtout l’envie (débordante) d’un journaliste de comprendre ce qu’il a envie de comprendre. Réponse de Dominique Voynet : « Alors, vous ferez votre travail d’analyste politique à d’autres moments, moi à partir de maintenant je ne réponds plus à cette question, je réponds effectivement sur le fond [...]. Alors je vous dis ce que je veux : je veux effectivement qu’on arrête de faire des conneries. Le mot est fort. [...] »

Après 3 minutes d’interview (sur 9 en tout et pour tout), Dominique Voynet peut enfin parler de ce qui importe ou devrait importer d’abord : son programme. Ceci n’empêchera pas Demorand de se moquer d’elle avant de poser d’autres questions : « Ai-je le droit de vous poser la question suivante ? »

Que Demorand veuille savoir comment Les Verts vont faire pour diffuser leurs idées, pourquoi pas ? Mais le problème posé est plus sérieux : alors que Les Verts (comme d’autres partis considérés « petits ») disposent de peu d’espace dans les médias, les rares occasions où ils peuvent s’exprimer sont presque entièrement occupées par des questions annexes (alliances stratégiques, rapport avec les autres partis, scores dans les sondages...). Il y a un temps incompressible identique à tous les partis (« grands » ou « petits ») attribué aux questions politiciennes, ce qui explique naturellement que les grands partis ont plus souvent l’occasion d’aborder le fond.

Source: Mathias Reymond