27 avril 2007

Et pendant ce temps là, nous votons pour rien, as usual...


Etant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté. Pour le dire autrement: tout enfant qui meurt de faim est, en réalité, assassiné.

Jean ZIEGLER, rapporteur auprès de l’ONU sur le droit à l’alimentation

Vous mangez des tomates quelle que soit la saison ? Vous recherchez le prix le plus bas ? En retraçant le trajet parcouru par les denrées qui garnissent nos étals, "We feed the World" vous fait réfléchir à deux fois avant de remplir votre caddie.

OGM et pesticides à gogo :

Au Brésil par exemple, le soja transgénique, qui empiète peu à peu sur la forêt primaire, est destiné à notre bétail élevé en batterie dans des conditions à faire se dresser sur la tête les cheveux du plus impassible des mangeurs de bidoche. Gaspillage, exploitation humaine, utilisation massive de pesticides, destruction des biotopes : tout s’enchaîne dans une logique qui consiste à engraisser les multinationales en appauvrissant les populations locales.

En plus de nous emmener aux quatre coins du monde, le réalisateur autrichien part à la rencontre des différents acteurs de la chaîne : pêcheurs, agronomes, ouvriers mais aussi la main-d’œuvre bon marché réduite à un quasi esclavage.

Le film d’Erwin Wagenhofer fait partie de ces documentaires qui secouent les consciences. Comme pour Le Cauchemar de Darwin, d’Hubert Sauper, ou Une vérité qui dérange, d’Al Gore, on peut s’agacer de cette tendance à culpabiliser le consommateur en se focalisant sur les seuls aspects négatifs de la mondialisation. Mais on ne peut plus se contenter de fermer les yeux en répétant que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Le dernier quart d’heure du film est un moment d’anthologie : lors d’une interview sidérante, le PDG de Nestlé, Peter Brabeck, nous explique notamment en quoi l’idée d’un accès libre à l’eau pour tous est une position d’extrémiste.

Source : Metro

24 avril 2007

La Vérité est en 3 étapes.


« Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence. »

Arthur Schopenhauer

22 avril 2007

- Dis, Papa... C'est quoi une petite fiotte ?

- Tiens, ma Chérie.. Lis ça :
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Et si Jean-Marc Morandini se trouvait être à l'origine d'une réflexion féconde sur les interactions entre droit électoral et nouvelles technologies ? La question peut prêter à sourire, surtout si l'on garde en mémoire les premières expériences télévisuelles de celui qui fut, au début des années 1990, l'introducteur en France de la « Trash TV ». Et, pourtant, la tempête suscitée par le billet mis en ligne sur son blog par l'animateur d'Europe 1 et de Direct 8 pourrait bien se traduire, dans les mois à venir, par une révision du Code électoral.

Rappelons brièvement les faits. Le 13 avril, Jean-Marc Morandini indique qu'il mettra en ligne, lors du premier et du second tour, « les «rumeurs» qui circulent dans les rédactions à partir de 18 heures ». Ce faisant, il viole sciemment l'article 52-2 du Code électoral, qui interdit à tout média de « communiquer tout résultat d'élection partiel ou définitif » avant la fermeture du dernier bureau de vote - et donc avant 20 heures. Les éventuels contrevenants, traqués par la Commission nationale de contrôle de la campagne, sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 75.000 euros. Et le sabre n'est pas de bois : en 2001, le site Parismatch.com a été condamné à 1.500 euros d'amende, alors qu'il s'était contenté de mettre en ligne avant la fermeture des bureaux de vote un lien renvoyant vers un site, Geocities.com - pourtant hébergé à l'étranger et échappant par conséquent à la législation nationale. Mais Jean-Marc Morandini n'en a cure : son combat est celui du « droit à l'information » - au service du « peuple », contre les « élites » coupables de collusions politico-médiatiques.

Très vite après la mise en ligne de ce billet, la blogosphère s'enflamme. Versac prend la tête d'un mouvement de protestation contre l'initiative du « journaliste » Jean-Marc Morandini : « Cette attitude est scandaleuse. (...) Elle ne fait aucune balance entre l'importance du déroulement serein d'un scrutin démocratique et le droit à l'information. » Versac crée un logo - un clairon barré d'un signe d'interdiction - et invite la blogosphère à s'engager solennellement à ne diffuser « aucune information susceptible de perturber le scrutin ». Son appel est rapidement relayé sur Mémoire vive, Ipol et d'autres blogs politiques.

Mais, en face, les adeptes de la « désobéissance civique » s'organisent. Leurs motivations sont diverses. Certains insistent sur le principe de transparence et son corollaire, l'égalité d'accès à l'information : c'est le cas notamment de Guy Birenbaum, dont le blog est bien connu de ceux qui sont à l'affût d'indiscrétions. D'autres y voient l'occasion de démontrer l'hypocrisie d'une législation que le développement du Web a rendu caduque. D'autres enfin échafaudent de subtiles combinaisons tactiques. Un commentateur du site de Versac s'interroge gravement : « Qui la publication des tendances avantage-t-elle ? Le Pen, non. Sarkozy, sans objet, il est quasiment assuré d'être au second tour. Bayrou et Royal : tout se joue là. Si Royal n'est pas annoncée au second tour, cela fera grand bruit... » Et conduira, chacun l'aura compris, les socialistes distraits à se ruer en masse dans les bureaux de vote entre 18 et 20 heures pour éviter une désastreuse répétition du 21 avril 2002.

En marge de ces deux camps, quelques internautes comptent les points. Voterpourki ironise : « Cette histoire est plus une manière pour Morandini de se faire de la pub pour son pauvre petit ego, qui rêve de se revoir sur TF1, qu'une problématique démocratique. » Quant à Daniel Schneidermann, il se montre sans illusion sur l'issue du combat que se livrent la liberté d'information et le capital : « Que Lagardère lui dise «Pas question, coco, de piquer des auditeurs à Europe 1 en donnant les sondages sortie des urnes sur ton blog deux heures avant la station», et Morandini rentrera gentiment à la niche. »

Dans la blogosphère, l'élection présidentielle et les législatives qui suivront s'annoncent ainsi comme un joyeux capharnaüm. Le jour du scrutin, la circulation de certaines informations - sondages sortie des urnes ou résultats des premiers dépouillements - laisse effectivement la porte ouverte à toutes sortes de manipulations. Un nouveau chantier s'ouvre pour le législateur. Dans sa sagesse, celui-ci devra se garder de toute solution extrême.

Source : Jean-Damien PÔ

08 avril 2007

Disparition massive et mystérieuse des abeilles aux Etats-Unis.


L'inquiétude grandit chez les apiculteurs américains après la disparition mystérieuse de millions d'abeilles ces derniers mois.

Cette hécatombe menace la production nationale de miel et nombre de récoltes qui dépendent du rôle clé de pollinisation joué par ces insectes.

Les pertes d'abeilles vont de 30 à 60% en Californie et dépassent 70% dans certaines régions de la côte est et au Texas. Au total 24 Etats sont touchés ainsi que deux provinces canadienne, selon des estimations du département américain de l'Agriculture (USDA).

Une dépopulation d'une ruche allant jusqu'à 20% pendant l'hiver est considérée normale mais au-delà, les apiculteurs s'émeuvent d'autant que les colonies d'abeilles domestiques sont en constante diminution depuis 1980 aux Etats-Unis.

Selon l'USDA, il y a actuellement 2,4 millions de ruches dans le pays, une baisse de 25% depuis le début des années 80 tandis que le nombre d'apiculteurs professionnels a été divisé par deux pendant la même période.

L'ampleur de cette dernière vague massive de disparition d'abeilles jugée sans précédent a conduit la filière apicole américaine à demander l'aide du Congrès lors d'une récente audition à Washington.

"Environ 40% des abeilles de mes 2.000 colonies sont mortes et c'est la plus forte mortalité observée dans mes 30 ans de carrière d'apiculteur", a expliqué la semaine dernière à une sous-commission agricole de la Chambre des représentants, Gene Brandi, président du groupement des apiculteurs de Californie.

Les abeilles domestiques sont essentielles pour la pollinisation de plus de 90 variétés de fruits et légumes (pommes, avocat, myrtilles, cerises, ...), des récoltes estimées à 15 milliards de dollars par an dont six milliards pour la Californie seule, a-t-il souligné.

La culture d'amandes dans cet Etat engendre deux milliards de dollars de revenus et dépend de 1,4 million d'essaims d'abeilles amenées tous les ans de partout aux Etats-Unis par des apiculteurs, a précisé Gene Brandi.

Diana Cox-Foster, professeur d'entomologie à l'université de Pennsylvanie (est) a expliqué devant la même sous-commission que ce nouveau trouble de dépopulation massive des ruches baptisé CCD en anglais (colony collapse disorder) présente des symptômes uniques, différents de ceux observés dans les infestations fréquentes par le parasite varroa jacobsoni, un acarien qui détruit les larves.

Dans le cas du CCD, les colonies d'abeilles domestiques saines se dépeuple soudainement laissant peu ou aucune abeille survivante, a-t-elle dit.

Les reines --une par ruche et qui assurent la reproduction--, sont trouvées avec une poignée de jeunes abeilles adultes en présence de réserve importante de nourriture. Il n'y a jamais de cadavre d'abeille à l'intérieur de la colonie ou à proximité à l'extérieur.

Le fait que d'autres abeilles ou des parasites mettent très longtemps à venir s'installer dans les ruches vidées par le CCD laisse penser à la présence d'un produit chimique ou d'une toxine qui décourage ces insectes, selon Diana Cox-Foster.

Enfin, a souligné cette entomologiste, les abeilles trouvées dans les colonies dévastées par ce mystérieux fléau, étaient toutes infectées avec une multitude de micro-organismes, dont un grand nombre est connu pour être responsables de maladies communément liées au stress chez ces insectes.

Les scientifiques qui se penchent sur le CCD avancent l'hypothèse de l'émergence d'un nouveau pathogène ou d'un produit chimique qui affaiblirait le système immunitaire des abeilles, a-t-elle dit.

Ils soupçonnent surtout les insecticides agricoles comme les néonicotinoïdes très utilisées et dont la toxicité pour les abeilles est bien connue, a relevé l'entomologiste.

La France a connu un cas de dépopulation brutal des abeilles dans les années 90 attribué à l'insecticide Gaucho qui a été interdit dans le pays.

Source : Jean-Louis SANTINI (AFP)