30 septembre 2005

Quand un animateur TV au QI de poule se prend une mornifle !

vendredi 30 septembre 2005, 13h51

Marc-Olivier Fogiel condamné pour "injure raciale"


Affaire Dieudonnné, suite.
Marc-Olivier Fogiel et Marc Tessier, l'ancien président de France Télévisions, ont été condamnés hier à, respectivement, 5.000 et 4.000 euros d'amende par le tribunal de Montpellier. Dieudonné avait porté plainte contre l'animateur et son ancien patron pour "injure raciale" à cause d'un SMS.

L'affaire remonte au 6 décembre 2003, soit une semaine après le sketch polémique de Dieudonné. Un SMS avait défilé en bas de l'écran au cours de l'émission de Marc-Olivier Fogiel «On ne peut pas plaire à tout le monde» : «Dieudo ça te ferait rire si on faisait des sketchs sur les odeurs des blacks. T'es tellement bête que ça ne choque même plus». Ce message a été envoyé par un assistant de production sur ordre de son supérieur. Marc-Olivier Fogiel a expliqué que le SMS incriminé était un condensé de messages de téléspectateurs.

Dieudonné a donc porté plainte pour «injure raciale». Le jugement a été rendu hier par le tribunal de Montpellier. Marc-Olivier Fogiel a été condamné à une amende de 5.000 euros. Marc Tessier en tant qu'ancien président de France Télévisions, a écopé de 4.000 euros d'amende. L'auteur du SMS, assistant de production, devra payer 1.000 euros et son supérieur hiérachique 2.000 euros. Par ailleurs, le tribunal a exigé la diffusion de la condamnation dans la prochaine émission de Marc-Olivier Fogiel et sa publication dans plusieurs journaux.

L'avocat de Marc-Olivier Fogiel a indiqué qu'il devrait faire appel de ce jugement.

--

22 septembre 2005

Le nouveau sens de "se sucrer" ? Mourir...

L'assassin est à votre table

Extrait de l'ouvrage de Robert J. Courtine - L'assassin est à votre table - Edt. Presse moderne

L'assassin est à votre table.
Courtine Robert J.
Libraire: Frederic Bieber
(Paris, Paris, France) Prix: EUR 9.00
Description du livre: Paris, Editions de la pensée moderne, 1956, in-12 broché, couverture illustrée, 222 pp. Bon état. N° de réf. du libraire2743

LE SUCRE INDUSTRIEL !

A la longue liste des victimes de Napoléon faut-il ajouter tous ceux à qui le sucre de betteraves a été fatal ? Nous ne prendrons pas partie, nous nous contenterons de citer ici les accusations précises des ennemis de ce sucre que l'on doit, pour beaucoup, à l'empereur.
En effet, jusqu'à la Révolution, le sucre en France était très rare. Il venait des « isles », comme on disait, et seuls les gens riches pouvaient s'en offrir.
J'entends déjà les « égalitaires démocrates » s'indigner. Quoi ? Pas de sucre pour le peuple ? Eh ! Le peuple, lui, avait la meilleure part, le sucre vrai, le naturel, des rayons de la ruche et des rayons du soleil, le miel et les fruits.
Le sucre des fruits mûrs est accompagné des ferments et des éléments minéraux nécessaires à sa combustion. Dans le corps humain la nature fait mieux les choses que les industriels.
Au demeurant, des millions d'Asiatiques ne mangent pas de sucre chimique et ne s'en portent pas plus mal, au contraire. Parce qu'ils mangent du riz, aliment également très riche en sucre naturel.

* * *
Pendant longtemps donc le sucre ne fut qu'un condiment que l'on trouvait chez les droguistes et dont n'usaient — qu'avec parcimonie — les gens assez riches pour s'en offrir.
C'était en somme un médicament ?
Oui, mais Dieu soit loué, la Sécurité sociale n'avait pas encore mis les médicaments à la portée de tous.
Lors du blocus continental imposé à l'Europe napoléonienne par l'impavide empire de la mer. L’Angleterre, Napoléon encouragea les premiers essais industriels de convertir en sucre chimique le suc de la betterave. Le règne de l'empereur allait sombrer dans le sang de Waterloo ; celui des betteraviers commençait.
Citons d'abord Germaine Désir et Maurice Poyet, dans leur livre intitulé : « Nous sommes ce que nous mangeons » :
Deux variétés de sucre s'offrent aux consommateurs : le sucre naturel contenu dans les fruits et les végétaux, le sucre industrialisé tiré de la betterave et de la canne à sucre.
La première est assimilable et de riche valeur alimentaire ; la seconde, privée de ses sels minéraux, de cellulose et de vitamines, est acidifiante et déminéralisante ; elle constitue un aliment mort et irritant. Le sucre tiré de la betterave est beaucoup moins recommandable que celui obtenu de la canne à sucre.
Rappelons qu'il y a un siècle le sucre industrialisé était encore une rareté, un produit de luxe, de consommation fort restreinte et cher. Les gens trouvaient l'équilibre de leur ration sucrée dans les produits naturels du sol : fruits, céréales et végétaux et ils ne s'en portaient pas plus mal, au contraire. Aujourd'hui, l'industrialisation ayant faussé le sain instinct de l'homme et remplacé le produit naturel par le produit artificiel plus concentré, notre goût déformé, mieux satisfait, en abuse.

Le sucre industrialisé est un faux aliment de concentration chimique dévitalisée, n'ayant plus aucun rapport avec le sucre naturel de la plante ou du fruit. Dans sa fabrication ont été tour à tour éliminés la cellulose, les sels minéraux, les vitamines. Le produit final obtenu : sucre de table, bonbons, sirops, etc., irrite l'intestin, constipe, surmène le foie, provoque le diabète, favorise le pullulement des vers intestinaux, conduit aux furoncles et aux anthrax, carie les dents, décalcifie les os ; bref, est néfaste pour tout l'ensemble de l'organisme.
Aussi le considérons-nous comme devant être évité le plus possible. Il serait vain toutefois d'en proscrire totalement l'usage. Il faut en effet tenir compte des habitudes, si fâcheuses soient-elles, et de la ressource qu'il apporte dans la vie moderne à la maîtresse de maison pour préparer confitures, pâtisseries légères, infusions sucrées, etc. Incorporé à petite dose dans une pâtisserie ou un farineux, il se montre d'ailleurs moins agressif que pris isolément.

C'est aussi ce que nous dit M. Lelora Kordel, qui ajoute :
N'allez pas croire, parce que je vous mets si fréquemment en garde contre les inconvénients du sucre blanc, que je sois opposé à toutes les sucreries. Je fais appel à des sucreries naturelles, à base de miel pur et non à ces infects produits d'une raffinerie de sucre blanc.
Le miel est le seul hydrate de carbone animal, le seul sucre préalablement digéré que l'on trouve dans la nature
Depuis que l'emploi du sucre raffiné a augmenté, c'est-à-dire au cours de ces cent cinquante dernières années, remplaçant ainsi le miel qui auparavant était le sucre du pauvre, les statistiques médicales ne cessent de montrer l'accroissement régulier de nouvelles maladies nerveuses ou digestives souvent mortelles.
Heureux pauvres d'autrefois qui ne connaissaient pas les bienfaits tragiques de l'industrialisation de la betterave...

C'est encore le docteur Carton qui explique :
Le sucre contenu dans les végétaux et les fruits crus est un aliment vivant, physiologique, combiné au protoplasme des cellules végétales, associé à des ferments, à des vitamines et à des sels nutritifs vitalisés. Le sucre industriel, au contraire, est un aliment mort qui a perdu l'association protoplasmique végétale, le contact des sels minéraux vitalisés, des vitamines et des ferments oxydants qui le ren. daient physiologiques. Il n'est plus qu'une drogue irritante, qu'un corps chimique dangereux parce que nulle part la nature ne nous l'a présenté sous cette forme. Les troubles qu'il produit dans les fragiles organismes des enfants sont considérables.
Et le célèbre praticien n'hésite pas à accuser les sucreries (bonbons, confitures, confiseries) dont on a l'habitude de gaver les enfants de provoquer chez eux la déminéralisation des tissus, la surexcitation des centres nerveux et l'acidification des humeurs engendrant à la longue les altérations du rachitisme, les insomnies et peurs nocturnes, les crises de nervosisme si fréquentes chez les enfants en bas âge.

Et le « drame du sucre » est le même chez les hommes. C'est encore le docteur Carton(1) (dans les « Trois aliments meurtriers ») qui précise qu'en faisant ingérer sous forme de sirop de sucre cent cinquante grammes par jour de sucre industriel à un individu ses viscères se montrent généralement incapables de transformer intégralement ce produit chimique et qu'il le rejette dans ses urines (glycosurie alimentaire), alors que trois cents grammes de sucre pris sous la forme naturelle de fruits doux (cure de raisin par exemple) ne présentent aucune élimination urinaire.

* * *
« Le docteur Harvey Willey, directeur du bureau d'alimentation du ministère de l'Agriculture U.S., a souvent insisté pour que l'on abandonne l'emploi du sucre blanc à causé de ses effets néfastes sur la santé », nous rappelle M. Kordel, et de son côté le docteur G. Banting, qui découvrit l'insuline, « considère le sucre raffiné comme un aliment dangereux ». Enfin, le biologiste Rhein a parfaitement expliqué que « le sucre de betteraves était une panacée et que son action stimulante non contestable (voir les coureurs cyclistes) n'est pas autre chose qu'une euphorie alcoolique donnant l'illusion de la vigueur ». (A rapprocher de la note de Monsieur Paul Chêne, sur les pulpes de bettraves pouvant indirectement mener jusqu'à la cirrhose du foie.)

* * *
Certains consommateurs ayant entendu parler de cette malfaisance du sucre betteravier croient y remédier en prenant du sucre de cannes, mais le sucre de canne raffiné est lui aussi dévitalisé et seul le sucre de canne brut (légalement appelé cassonade) serait à consommer si... les fruits et le miel ne suffisaient pas largement aux besoins de notre corps.
Mais l'invraisemblable demeure cette circulaire officielle du 19 décembre 1910 qui dit : Aucune distinction n'est faite entre les sucres de betteraves et les sucres de cannes en raison du peu d'intérêt que présente actuellement cette distinction.
Notons enfin que l'azurage du sucre est légalement permis au moyen de l'outremer et du bleu d'indanthrène.

--
Ce post est une copie de cette page : Le sucre industriel tue

14 septembre 2005

ROBBIE be good, be good !


Robbie Williams fait un extra pour un anniversaire...



Après l'épisode "Christina Aguilera, Whitney Houston, Julio Iglesias et son fiston Enrique poussent la chansonnette au mariage d'un milliardaire russe", Robbie Williams vient à son tour d'entrer dans le cercle - pas si fermé que cela - des chanteurs qui acceptent de faire un petit extra moyennant un joli chèque.
Pour fêter comme il se doit son 50e anniversaire, Michael Spencer, l'une des plus grosses fortunes d'outre-Manche, a déboursé 1 million de livres (plus d'1,5 million d'euros) pour s'offrir les services de l'ancien Take That. Et pour ce prix, il a eu droit à la total : Robbie a en effet interprété pas moins de quinze tubes !
Coeur sur la main, l'artiste anglais a reversé son cachet à une association caritative. Le tout pour le plus grand bonheur des quelque 300 invités à cette petite sauterie qui a eu lieu ce week-end à Grasse.

Canalstars.com

--

05 septembre 2005

Ce que nous pensons être la réalité n'est qu'un mirage qui cache l'Essentiel.


« Au simple lecteur exotérique, ce qui apparaît comme le sens vrai, c’est le récit littéral. Ce qu’on lui propose comme sens spirituel lui apparaît comme sens métaphorique, comme « allégorie » qu’il confond avec symbole.
Pour l’ésotériste, c’est l’inverse : le soi-disant sens littéral n’est en fait que métaphore. Le sens vrai, c’est l’événement que cette métaphore occulte. »


Henry Corbin

--

NBC déteste le direct !

WASHINGTON (AFP) - "George W. Bush s'en fiche des Noirs", a accusé vendredi soir le rappeur noir américain Kanye West, en direct sur NBC, l'une des principales chaînes de télévision des Etats-Unis, lors d'un concert de solidarité avec les victimes du cyclone Katrina, en majorité noires.
Visiblement nerveux, habillé d'un sobre sweatshirt noir, Kanye West s'en est d'abord pris aux médias avant de s'attaquer au président, plutôt que de se contenter de lire le texte préparé par la chaîne et décrivant l'ampleur de la catastrophe.

"Je hais la manière dont ils nous décrivent dans les médias. Vous voyez une famille noire et (la légende dit) +ce sont des pillards+ et vous voyez une famille blanche et ça dit +ils cherchent de la nourriture+. Et vous savez il a fallu cinq jours (avant l'arrivée de l'aide fédérale) parce que la plupart des gens sont noirs", a accusé le rappeur, avant de lancer un appel pressant à la générosité.

Le rappeur, qui s'est affublé du surnom de "trou du cul international", a ensuite eu le temps de s'en prendre au président: "George W. Bush s'en fiche des Noirs!" avant qu'un réalisateur ne passe le relais à l'acteur, noir lui aussi, Chris Tucker, pour que la soirée reprenne son fil.

Dans un communiqué, NBC s'est démarqué des propos du rappeur: "L'émission de ce soir est un événement télévisuel, en direct, plein d'émotions. Kanye West a ignoré les commentaires qui avaient été préparés pour lui et ses opinions ne sont en aucune manière représentatives de celles de la chaîne".

"Il serait dommage que les efforts des artistes qui ont participé (à l'événement) ce soir et la générosité de millions d'Américains qui viennent en aide à ceux qui sont dans le besoin soient masqués par l'opinion d'une seule personne", poursuit le communiqué.

Selon une porte-parole de la chaîne, interrogée par le Washington Post, la diatribe contre le président a été coupée lors de la diffusion de l'émission en différé sur la côte Ouest.

Les propos de Kanye West viennent encore ajouter aux critiques et accusations de plus en plus nombreuses de la communauté noire.

"Si ces gens n'avaient pas été noirs et pauvres, ils n'auraient pas été laissés à La Nouvelle-Orléans pour commencer", s'est emporté vendredi le député de Louisiane, William Jefferson.

--

"C'est pas grave, ils sont noirs..."

WASHINGTON (AFP) - "Cher monsieur Bush, auriez-vous une idée de l'endroit où se trouvent tous nos hélicoptères?", demande le trublion Michael Moore au président américain, dans une lettre ouverte au vitriol où il lui reproche d'avoir privé les victimes de Katrina des ressources militaires qui se trouvent en Irak.
"Des milliers de gens restent en rade à La Nouvelle-Orléans et auraient besoin d'être secourus par les airs. Où diable avez-vous pu égarer tous nos hélicoptères militaires ? Avez-vous besoin d'aide pour les retrouver ? Une fois, j'ai perdu ma voiture dans un parking, et je sais que c'est pas marrant", écrit l'auteur de l'incendiaire "Fahrenheit 9/11" et opposant farouche à la guerre en Irak.
"Et les soldats de la Garde nationale, vous sauriez où ils se trouvent ?", poursuit Moore publiée sur son site internet. "Ils pourraient vraiment nous être utiles dans le cadre du type de catastrophe nationale pour lesquelles ils ont précisément été formés", ajoute-t-il.

Il s'indigne aussi, à l'instar de plusieurs responsables noirs américains, de la lenteur du gouvernement pour secourir des victimes principalement noires et pauvres.

"Bon, c'est vrai qu'ils sont noirs! Je veux dire, c'est pas comme si ça s'était passé à Kennebunkport (lieu de villégiature huppé où l'ancien président Bush père possède une imposante villa, ndlr). Vous imaginez, laisser des blancs sur leurs toits pendant cinq jours (en attendant des secours) ? Ne me faîtes pas rire, les histoires de couleur de peau n'ont rien, mais alors vraiment rien, à voir dans tout ça".

Il conseille à M. Bush d'ignorer ceux qui le critiqueraient pour avoir coupé les budgets d'entretien des digues autour de La Nouvelle-Orléans -- dont l'effondrement est largement responsable de la destruction de la ville -- pour pouvoir "construire la démocratie en Irak".

Moore reproche aussi au président d'avoir tardé à se rendre dans la zone de la catastrophe. "Ne laissez personne vous critiquer là-dessus. Après tout, une fois le cyclone passé, que pouviez-vous faire, mettre le doigt dans la brèche des digues" pour empêcher les inondations ?

"Je sais que vous ne pouviez pas attraper un porte-voix, monter sur une pile de gravats et vous comporter comme un commandant en chef. Déjà fait", ironise Moore, évoquant la visite du président sur les ruines fumantes du World Trade Center à New York après les attentats du 11 septembre 2001.

"Il y a des gens qui voudront politiser cette tragédie et qui essaieront de l'utiliser contre vous (...) Faites le gros dos", lui recommande encore le documentariste. "Maintenez le cap".

"Accrochez vous M. Bush. Essayez de nous trouver quelques uns de nos hélicos militaires et de les envoyer sur place. Et faites comme si ces gens, à La Nouvelle-Orléans et sur la côte (du sud des Etats-Unis), se trouvaient près de Tikrit" en Irak, conclut-il.

--

02 septembre 2005

"L'Entreprise reste un modèle d'autocratie"


Bernard CHAMBON, ancien DRH d’un grand groupe français, publie un pamphlet sur les PDG



« L’entreprise reste un modèle d’autocratie »

« Comment, lorsqu’on est nommé PDG, êtr e respecté, craint et maintenir ses employés dans une servitude volontaire ? En étant compétent et rationnel ? Non, il est plus efficace d’employer les procédés les moins avouables, les plus inattendus voire les plus absurdes en apparence. »

Ancien cadre d’un grand groupe français, Bernard Chambon a successivement côtoyé de près une bonne demi- douzaine de grands patrons. Aux autres, il donne ironiquement quelques conseils dans un petit ouvrage incisif, Tu tueras de temps à autre - Les dix commandements du PDG ( Max Milo).

Qu’entendez- vous par le titre de votre livre, « Tu tueras de temps à autre » ?

Le livre est construit autour des dix commandements bibliques, détournés pour la circonstance. « Tu tueras de temps à autre » , c’est le commandement le plus machiavélique pour qui veut asseoir son pouvoir au sein d’une entreprise. Il faut bien avoir en tête qu’en France, les PDG sont un peu vus comme des demi- dieux, que tout le monde respecte et craint.

Naturellement ?

Oui et non. Tout cela s’entretient.

Comment accentuer ce respect ?

Justement en « tuant » de temps à autre, par les mises au placard ou en « flinguant » quelqu’un dont la tête dépasse un peu trop. La meilleure méthode pour y parvenir est d’établir une liste rationnelle des gens que l’on souhaite mettre à l’écart – tant pour l’intérêt de l’entreprise que pour asseoir son propre pouvoir – mais de « flinguer » au hasard, un peu n’importe quand n’importe comment. Résultat : tout le monde est déstabilisé, ce qui est l’objet de la manœuvre.

Pourquoi ce ton ironique, voire sarcastique envers les dirigeants de grandes sociétés ?

Parce que je crois qu’il faut résister à cet état de choses. On est dans une espèce de rouleau compresseur qui nous broie chaque jour un peu plus. L’idée est de prendre un peu de recul et de désacraliser les PDG. Cette causticité, c’est un appel à une forme de résistance. Ce qui m’a le plus impressionné au fil des années, ce n’est pas tant la manière dont un président exerce son pouvoir que la façon dont tout le monde lui dit amen.

Vous avez vu défiler sept présidents. Tous n’avaient pas les mêmes travers…

On peut regrouper les PDG en trois types. Celui qui, moyennement intéressé par la maison, laisse filer parce qu’il pense déjà à autre chose. Celui qui, hyper autoritaire, arrive en disant qu’il va vous apprendre à travailler et qui amène l’entreprise quasiment à deux doigts de la faillite à cause de son comportement autarcique. Et enfin – celui qui m’intéresse beaucoup plus – le patron, un peu cynique peut- être, qui s’entoure d’une bande de gens très proches de lui, qui considère les personnels de l’entreprise un peu comme des colonisés, mais qui préserve à tout prix sa liberté. Y compris vis- à- vis d’éventuels revirements de stratégie, en changeant de cap à 180 ° si c’est ce qu’il faut faire.

Le bon patron, c’est celui- là ?

Oui, à condition qu’il porte un regard un peu moins condescendant sur les gens qui travaillent dans l’entreprise, et que le discours humaniste généralement débité, du genre « c’est vous qui faites l’entreprise, vous qui faites marcher la maison » soit suivi d’effets…

Ce que vous dites des PDG touche tous les pouvoirs en général…

C’est vrai, mais je pense profondément que l’entreprise est le dernier lieu où le pouvoir s’exerce de manière aussi spectaculaire et aussi forte. Le pouvoir politique est très contesté. Le pouvoir religieux aussi. C’est certainement dans l’entreprise qu’il est le plus préservé et où l’on est le plus loin de la démocratie. L’entreprise reste un modèle d’autocratie où règne l’arbitraire. Or, même en entreprise, on doit pouvoir évoluer vers plus de démocratie, sans que ce soit incompatible avec la performance.

Pourquoi ne pas citer dans votre livre l’entreprise concernée ?

Je ne voulais absolument pas viser nommément telle ou telle personne. Et, de fait, c’est à peu près partout pareil. Ce n’était donc pas la peine de limiter le constat à une entreprise donnée.


Recueilli par Luc Brunet pour 20 minutes

--