28 janvier 2009

21 janvier 2009

Avons nous encore un peu de temps pour la beauté ?

J'adore ce texte. Vous en avez l'origine à la fin de ce dernier.
CS
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Le musicien de rue était debout dans l’entrée de la station “L’Enfant Plaza” du métro de Washington DC. Il a commencé à jouer du violon. C’était un matin froid, en janvier dernier. Il a joué durant quarante-cinq minutes. Pour commencer, la chaconne de la 2ème partita de Bach, puis l’Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et de nouveau Bach. A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur boulot.

Après trois minutes, un homme d’âge mûr a remarqué qu’un musicien jouait. Il a ralenti son pas, s’est arrêté quelques secondes puis a démarré en accélérant. Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar: en continuant droit devant, une femme lui a jeté l’argent dans son petit pot.

Quelques minutes ensuite, un quidam s’est appuyé sur le mur d’en face pour l’écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher. Il était clairement en retard.

Celui qui a marqué le plus d’attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. Sa mère l’a tiré mais l’enfant s’est arrêté pour regarder le violoniste. Finalement, sa mère l’a secoué et agrippé brutalement afin que l’enfant reprenne le pas. Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien. Cette scène s’est répétée plusieurs fois avec d’autres enfants. Et les parents, sans exception, les ont forcés à bouger.

Durant 45 minutes de jeu du musicien, seulement sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l’écouter un temps. Une vingtaine environ lui a donné de l’argent tout en en continuant leur marche. Il a récolté 32 dollars. Quand il a eu fini de jouer, personne ne l’a remarqué. Personne n’a applaudi. Seule une personne l’a reconnu sur plus de mille personnes.

Personne ne savait pas ce violoniste était Joshua Bell, un des meilleurs violoniste de notre époque. Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles, jamais écrites, avec un chef d’œuvre de 1713 du Maître Antonio Stradivari. Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.

C’est une histoire vraie. “Joshua Bell jouant incognito dans une station de métro” a été organisé par le “ Washington Post” dans le cadre d’une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d’action des gens.

Les questions étaient:

- Dans un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la beauté ?
- Nous arrêtons-nous pour l’apprécier ?

Mais aussi :

- Reconnaissons-nous le talent dans un contexte inattendu ?
- Et sans qu'il nous soit annoncé à l'avance…

Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être :

Si nous n’avons pas le temps pour nous arrêter et écouter un des meilleurs musiciens au monde jouant quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, à côté de combien d’autres choses passons-nous? 

Source .: F-M I&S

La vidéo de Joshua BELL dans le métro

Les combats cessent à Gaza...

D'autres dessins sur Webmatin

20 janvier 2009

Pourquoi combattre le Sionnisme* ?

Pour ça :



Plus d'info sur ce drame sur Rue89


Où est l'Homme dans tout ça ? A qui profite le crime ? Pourquoi cette guerre qui nous emmerde depuis 2000 ans ?? Pourquoi tout ça ? Ce n'est évidemment pas ici que nous allons résoudre ce problème...

Pourquoi invoquer Dieu sans cesse ? Entre les américains qui remercient Dieu à chaque fois qu'ils achètent un paquet de Pépito, et ceux qui tuent pour avoir 10km de terre en plus, j'en viens à ne plus supporter le Religieux quel qu'il soit et son Dogme.

La religion, ce n'est pas annoner des niaisieries en pensant que Dieu va te donner 7 vierges au Paradis, ou que ta supposée terre, c'est Dieu qui te l'a donnée... Sortons du moyen âge. Les religions sont plus subtiles que ça, quand on prend la peine de lire des livres pour le remarquer... Allons vraiment vers La Lumière... Lumière qui est cencée venir de l'Orient...

Lire, c'est peut-être ce qui pourrait sauver le monde...

Quant à ceux qui se demandent où est Dieu en ce moment, je peux conseiller un livre tout simple: Conversation avec Dieu, de Neale Donald Walsch. Ce livre est très connu, et simple à lire.

Et au moment où j'écris ces lignes, sous le coup de l'émotion de cette vidéo, le nouveau Président des USA conclue par "...help me God !"


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(*A ne pas confondre avec le Judaïsme qui, comme toutes les religions, prône l'amour de son prochain. Ici, nous en sommes très loin...)

Un message du Service Clients ;-)

Dear World:

We, the United States of America, your top quality supplier of ideals of democracy, would like to apologize for our 2001-2008 interruption in service. 

The technical fault that led to this eight-year service outage has been located, and the software responsible was replaced November 4. Early tests of the newly installed program indicate that we are now operating correctly, and we expect it to be fully functional on January 20. 

We apologize for any inconvenience caused by the outage. We look forward to resuming full service and hope to improve in years to come. We thank you for your patience and understanding,


Sincerely,
THE UNITED STATES OF AMERICA

18 janvier 2009

Gérard DEPARDIEU se livre un peu plus que d'habitude...

Propos recueillis par Carlos GOMEZ et Danielle ATTALI pour Le Journal du Dimanche 
Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Gérard Depardieu livre longuement ses états d'âme. Sur le cinéma, sur la vie, sur la mort, dont celle de son fils Guillaume, le plus célèbre acteur du cinéma français se dévoile sans fard et sans concession. "J'ai toujours voulu être dans un autre temps que celui dans lequel je vis", affirme-t-il notamment.
J'étais en Australie pendant quinze jours. C'était simple, je voyage sans bagages. Sans vêtements. Là, je vis à Paris. Enfin, je restaure un hôtel que j'avais depuis longtemps, rue du Cherche-Midi. Je suis en pleins travaux. Je pense y construire sept suites magnifiques. J'habite dans la peinture. Je ne sais pas ce qui passera après. Je ne sais pas ce que je ferai.

Pourquoi? Vous avez envie de partir?
Je voudrais ne pas avoir d'adresse en France, mais une adresse en Italie parce que j'aime beaucoup ce pays. Comme ça, je reviendrais tranquillement à Paris quand j'en aurais envie.

Quitter la France, donc?
Oh! C'est un désir. Pas pour fuir les impôts. En Italie, tu paies aussi des impôts. Je n'irais pas en Suisse, par exemple. Je ne fuis pas un régime fiscal.

Vous êtes devenu un homme d'affaires, vous avez acheté des vignobles...
Il n'y a pas que les vignobles. Ce que j'aime, ce sont les bons produits fermiers et la cuisine. Je m'aperçois que les gens font de moins en moins la cuisine. Ils ne font que des plats standards ou surgelés. Un jour, j'ai regardé les études de la société Carrefour avec qui je travaille depuis cinq ans. C'est hallucinant. Les gens ne vivent plus chez eux! A midi, ils vont au restaurant en ville ou dans leur entreprise. Et le soir, ils mangent sur le pouce.

Les Ch'tis, "une jolie chose"

Et vous, le soir, vous allez au restaurant, dans le vôtre?
Non, j'ai plusieurs adresses à Paris où je peux faire la cuisine et faire à manger avec ceux avec qui je converse... Le restaurant? Oui, La Fontaine Gaillon marche très bien. Pour les films, c'est plus difficile.

Ça devrait être le contraire...
C'est difficile parce qu'il faut faire la promotion. Avec quatorze films qui sortent en moyenne chaque semaine, comment font les gens? Il faudrait aller au cinéma deux fois par jour! Moi, j'ai vu Caos Calmo avec Nanni Moretti et Il Divo. Ce sont les deux seuls longs-métrages qui m'ont rappelé ce que pouvait être le cinéma. Parce qu'Australia, par exemple, c'est ni fait ni à faire!

Vous avez vu les Ch'tis?
Oui, c'est une jolie chose, mais le résultat est disproportionné.

Au cinéma, de quoi avez-vous envie?
Ce que j'aime, ce sont les histoires. Mais pas toute cette profusion. C'est pareil pour la musique, l'art ou la littérature, avec ses sept cents romans de rentrée! Qui peut lire sept cents romans? Il y a une déperdition totale. On est dans un monde où on perd le langage, où on perd les mots. Par exemple, le rap a tué la poésie. On perd les envies. C'est pareil pour le cinéma. Pour ces raisons, je suis très attaché aux produits de la terre, à une betterave, à un poireau, à une vache... Même si, aujourd'hui, on ne peut plus trouver de la viande avec du gras. Le boucher me dit: "Mais Gérard, les clients n'en veulent plus !" Ils sont cons. Le gras donne du goût, mais tu n'es pas obligé de le manger...

Après la projection de Diamant 13, vous avez appelé Gilles Béat. Vous étiez content? Vous avez du plaisir à voir vos films?
J'ai très peu de plaisir à voir des films, y compris les miens. Mais, oui, pour Diamant 13, j'étais content. C'est un vrai polar, un vrai film noir, j'aimais qu'on ne sache pas où ça se passe. Ils ont mis des ordures partout, des voitures de police différentes, les gens y sont même un peu théâtraux ou caricaturaux. Il y a une atmosphère dans cette recomposition d'un monde violent, car la vraie violence, on ne peut pas la montrer. Comme dans la bande de Gaza, et les attaques israéliennes qui sont complètement disproportionnées! Les gens sont perdus; moi-même, je renonce à penser quoi que ce soit de ce qui s'y passe parce qu'on ne sait plus où est la réalité du conflit... J'ai tourné en Israël récemment. Ce n'est certainement pas un étranger qui passe trois mois dans ce pays qui peut donner son avis. Mais comme par hasard, tout cela arrive avant l'arrivée au pouvoir d'Obama, et Bush qui ne dit rien. C'est tellement lamentable.

"Les types qui donnent de l'argent sont des cons"

Barack Obama justement?
Bien sûr, je trouve que c'est un garçon merveilleux. Je suis comme tous les gens qui rêvent et qui aiment. Il a beaucoup de charisme. Le monde attend beaucoup de lui. L'élan d'amour que ça génère est rassurant. Mais la politique, ce n'est pas mon métier.

Etre acteur vous fait-il toujours rêver?
Je n'ai jamais rêvé avec le cinéma. J'ai toujours rêvé avec la vie et les personnages, mais jamais avec le résultat. Je rêvais quand je marchais dans la nuit, que je voyais les lumières s'éteindre, quand j'imaginais la vie, quand j'étais tout petit. On ne m'a jamais rien appris puisque je ne suis pas allé à l'école. Mais la vie m'a tout appris, tout donné, la peur, les gens, la surprise, l'amour, le sentiment.

Et vos personnages, vous les avez tous aimés?
Je n'ai pas de regrets. Tout ce que j'ai fait, même ce que les gens appellent des merdes, je ne trouve pas que c'est forcément des merdes. Toutes proportions gardées, il y a plus de merdes maintenant.

Allez-vous beaucoup au cinéma?
Je préfère encore aller en usine qu'au cinéma tous les jours. Quand j'étais jeune et imprimeur, derrière ma machine, je me faisais un cinéma différent de ce que vous êtes obligés d'encaisser avec des films. C'est des pollueurs d'âmes. Avant, mon principal centre d'intérêt, c'était le cinéma et les histoires. Favoriser des gens, avoir l'énergie pour faire en deux ans Monte-Cristo - qui vaut ce que ça vaut -, Les Misérables, Balzac, plus Volpone, Ruy Blas, Racine... c'est quand même des sacrés courants d'air! Faut convaincre, faut monter tout ça, j'y ai passé beaucoup de temps.

Qu'est-ce qui a changé?
Je le fais ailleurs. Je n'ai plus le même langage. Ce sont les télévisions qui permettent à un film de se faire. Je ne suis pas sûr qu'un type comme Bunuel ou Blier, avec Les Valseuses, pourrait trouver de l'argent dans le système de production actuel. Les types qui donnent de l'argent sont des cons. Or, si c'est un con qui te donne de l'argent, ton film sera forcément con. Dans les deux cents films français qui sont financés par Canal+, qui sont les gens qui décident? Demandez-leur leurs critères.

"La mort te donne un autre visage"

Mais il y a de plus en plus de films...
Et ça tue la création! On assiste à un amalgame de choses qui nous endorment. Si tu ne fermes pas le bouton, si tu ne t'intéresses pas aux poireaux, à la terre, à cause de l'autre con de Monsanto et ses putains d'OGM... Moi, je me tourne vers ça parce que ça m'intéresse. Avec les paysans, je retrouve un langage qui me plaît, que je n'ai jamais quitté de ma vie.

Vous avez développé une fibre écologique?
J'ai toujours été comme ça. Que ce soit pour la terre ou les films. Il y a trente ans, Les Cahiers du cinéma étaient étonnés que je fasse Resnais, Duras et Zidi. Mais Claude Berri a commencé à gagner de l'argent avec Les Charlots, et ça n'empêche pas qu'il soit un grand collectionneur d'art contemporain!

Avec Claude Berri, vous avez fait de grands films...
Il était aussi impatient que moi. Il était exigeant aussi. J'ai vu Claude Berri sur son lit de mort, cette semaine. Il était calme, contrairement à sa vie qui était un tourment. Son visage était reposé et délivré de ses soucis. Le visage de Guillaume, à la morgue, lui, était encore très dans son monde, crispé, torturé. Celui de Jean Carmet était très soucieux, celui de ma mère très calme, de Pialat serein et fort. Yves Montand qui était grand, bizarrement, est devenu tout petit. La mort te donne un autre visage. Guillaume, lui, n'en avait pas changé. Il était comme ses mots, comme sa poésie. C'était un vrai poète et il est mort comme un poète, en sachant tout ça.

La vague d'émotion qu'a soulevée sa mort...
(Il coupe) Il y a de quoi! C'est toujours frappant de mourir jeune, c'est tout.

"Je n'ai pas d'amis"

Et vos amis, vous...
Je n'ai pas d'amis. Il y a plein de gens autour de moi, mais je n'ai pas véritablement d'amis. Je ne pense pas être l'ami des autres non plus. Il y a longtemps, dans ce métier, il y avait des valeurs, des amitiés. Après, il y a eu l'argent, il y a eu Madoff...

Vous avez été affecté par la crise?
Non. Moi, je ne fais pas ce genre d'investissements.

Vous venez de fêter vos 60 ans.
J'ai horreur des anniversaires. Je ne sais pas ce qu'est le temps. Je sais que les gens meurent vers 74 ans, qu'après il y a un autre cap, vers 78 ans, et quand tu passes les 80, tu peux vivre jusqu'à 87-88.

Vieillir, ça vous inquiète?
Pas du tout. J'ai toujours voulu être dans un autre temps que celui dans lequel je vis. Ça ne m'embête pas.

Et votre coeur qui a subi un quintuple pontage, comment va-t-il?
Impeccable. Chaque pontage a été très bien fait. J'ai refait des exercices, J'ai eu un tout petit moment difficile parce que j'ai eu un truc qui s'est bouché. Finalement, ça s'est arrangé tout seul. Je n'ai pas de problèmes de poids. J'ai perdu 30 kg. Je ne fais pas de régime.

Mais vous avez arrêté l'alcool.
Oui, mais ce n'est pas tellement l'arrêt de l'alcool qui me fait maigrir, c'est surtout les angoisses... Je ne bois plus, c'est vrai, la machine ne supporte plus les excès.

17 janvier 2009

L'homme qui en savait trop, très tôt, sur l'affaire MADOFF

Qui est Harry Markopolos ? Ce pourrait être le titre d'un film de Hitchcock, c'est plus prosaïquement la question que se posent aujourd'hui les plus grands spécialistes de la finance. Comment cet expert en produits dérivés a-t-il réussi, il y a un peu plus de trois ans, à percer le mystère du vaste système de fraude mis au point par Bernard Madoff ? Et pourquoi son avertissement, sous la forme d'un rapport de 19 pages remis à la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine le 7 novembre 2005, n'a-t-il été suivi d'aucun effet ?

Depuis la révélation de ce document aussi explosif que fascinant par le Wall Street Journal (daté 18 décembre 2008), chacun cherche à comprendre. Le titre même du rapport aurait dû suffire : "The World's Largest Hedge Fund is a Fraud". Impossible d'être plus explicite. La suite l'était tout autant. On y apprend d'emblée que M. Markopolos n'en est pas à sa première mise en garde : en mai 1999, il avait déjà averti les services de la SEC de Boston. Aucune suite. Alors il insiste, fournit des détails, démontre. Le fonds Madoff ? Rien moins, écrivait-il, que"le plus grand fonds spéculatif du monde, avec des actifs sous gestion compris entre au moins 20 milliards et peut-être 50 milliards de dollars".

Tout y est, de la liste nominative des rabatteurs de l'escroc au risque de débâcle potentiel lié à l'effondrement du "schéma de Ponzi le plus important du monde". C'est à Wall Street et en Europe que cette fraude fera le plus de dégâts, prévient-il, ajoutant que les principaux investisseurs de ce système sont des "banques privées françaises et suisses". Markopolos avait visiblement peur de ce qu'il avait découvert. "Je crains pour ma sécurité et celle de ma famille", indiquait-il à la SEC, la priant de respecter de strictes mesures de confidentialité. De fait, publiquement tout au moins, personne n'entendra parler de ce rapport jusqu'au 18 décembre 2008. Pour ce "Contrepoint", il nous a d'ailleurs été impossible d'obtenir le droit de publier la seule photo disponible sur Internet de M. Markopolos.

Alors bien sûr l'on dira qu'il n'est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. On se souvient en particulier de ce qui est arrivé à l'économiste américain Nouriel Roubini qui, deux ans avant le déclenchement de la crise, avait fait, lors d'une conférence au Fonds monétaire international (FMI), le récit de cette catastrophe annoncée. Après son discours, sous les rires de la salle, le modérateur avait eu ce seul commentaire : "Peut-être qu'après cela, il nous faudra un petit remontant."

A la différence de Nouriel Roubini, M. Markopolos n'appartient pas à la catégorie des Cassandre. Sa méthode repose exclusivement sur la rigueur mathématique et une exceptionnelle obstination. Reste à comprendre pourquoi, dans un monde où pullulent les mathématiciens les plus astucieux, il fut le seul à découvrir le pot-aux-roses. Et, pourquoi, alors qu'il avait solennellement donné l'alerte, les gendarmes de Wall Street ont-ils scrupuleusement ignoré ce qui apparaît comme la plus grande escroquerie financière de tous les temps ? On en saura sans doute un peu plus dans quelques jours lorsque Harry Markopolos sera auditionné par une commission d'enquête du Congrès. Quant à l'enquête policière, elle sera à coup sûr l'un des feuilletons les plus explosifs de la première année du mandat de Barack Obama.

Source : Le Monde & François ;-)

14 janvier 2009

Positive Inaptitude

LES ENTREPRISES ONT LA POSITIVE INAPTITUDE

Par Lucie DELAPORTE

Pour se délester de leurs salariés encombrants, de plus en plus d’employeurs les déclarent « inaptes » à occuper leur poste. Avec la complicité, plus ou moins assumée, de la médecine du travail.
Comment se débarrasser à peu de frais de ses salariés devenus indésirables ? Par temps de crise, la recette vaut de l’or. Dans la boîte à outils du DRH, une formule a particulièrement le vent en poupe ces derniers temps : l’inaptitude. Ce statut reconnaît l’incompatibilité entre l’état de santé du salarié et la charge, physique ou mentale, de son poste. Il suffit en effet de déclarer les indésirables « inaptes » à occuper leur poste de travail pour pouvoir les éjecter. Si un reclassement n’est pas possible, le licenciement est prononcé.

Depuis quelques années, le nombre de salariés devenus ainsi incapables de satisfaire aux exigences de leur employeur a singulièrement augmenté. Selon l’Agefiph, leur nombre a doublé en dix ans. Certes, l’augmentation des cadences, de la pénibilité et du stress y sont pour beaucoup. Les salariés s’usent plus vite au travail et pour certains deviennent incapables au bout de quelques années de tenir leur poste. C’est l’inaptitude « classique » qui touche encore majoritairement les ouvriers. Mais de plus en plus, le statut d’inaptitude est utilisé comme un moyen pratique d’éjecter des cadres dont le licenciement peut coûter cher aux entreprises.

Les médecins du travail commencent d’ailleurs à se plaindre des pressions qui pèsent sur eux pour qu’ils utilisent ce procédé parfois hors de toute considération médicale. « L’inaptitude sert à évacuer un certain nombre de salariés qui ont des problèmes spécifiques », admet Tanguy Bothuan, juriste spécialiste du droit social. En clair, des « cas » dont on ne sait pas comment se défaire légalement. Dépression, conflit avec leur hiérarchie, harcèlement moral, autant de situations délicates pour l’entreprise qui risque un recours aux Prud’hommes en cas de séparation sans motif réel et sérieux. Autant de situations où le médecin du travail est donc aimablement invité à déclarer le salarié « inapte ». Plus simple et plus rapide qu’un licenciement économique, ce mode de séparation coûte aussi moins cher qu’un licenciement « à l’amiable » avec transaction à la clé. Ce statut bien utile sert aussi à pousser vers la sortie des séniors qui traînent la patte, rapporte Tanguy Bothuan. « Les entreprises l’utilisent car on peut gagner deux ou trois ans sur l’âge du départ à la retraite, ce qui commence d’ailleurs à préoccuper les pouvoirs publics ».

Cautionner des pratiques managériales violentes


« L’inaptitude est surtout un moyen pratique de sortir un salarié d’une situation difficile », explique Mireille Chevalier, secrétaire général du syndicat national des professionnels de la santé au travail. On le fait d’un commun accord avec lui lorsque toutes les solutions ont été envisagées. L’intérêt c’est aussi qu’il n’a pas d’obligation de revenir dans l’entreprise en attendant son licenciement effectif. » Lors d’un conflit, cela arrange tout le monde de ne plus avoir à supporter la trombine de l’autre pendant des mois. Et l’obligation de reclassement ? Pas de souci, si le patron ne veut vraiment plus voir ce salarié, le médecin du travail n’hésite pas à le déclarer « inapte à tout poste dans l’entreprise ».

Charmant. Et très valorisant. « La procédure a été dévoyée, s’insurge un médecin du travail qui reconnaît user de plus en plus de cette solution. Nous nous retrouvons à servir de caution à des pratiques managériales violentes » explique- t-il. Si certains rechignent à jouer les alibis, ils expliquent toutefois que c’est aussi à la demande du salarié lui-même qu’ils sont amenés à prononcer une inaptitude. « C’est une façon de le protéger lorsqu’il sent qu’on veut le pousser à la démission » affirme Bernard Salengro, président du syndicat général des médecins du travail CFE CGC, puisque dans ce cas il pourra bien-sûr s’asseoir sur ses droits au chômage. Alors, statut aux petits oignons où tout le monde s’en sort bien ? Pas sûr. Le salarié qui se retrouve ainsi évincé peut faire une croix sur des indemnités négociées. Pour certains cadres, les sommes auxquelles ils pourraient prétendre sont loin d’être négligeables. De plus, s’entendre dire qu’on est inapte lorsqu’on sort d’une dépression suite à un harcèlement moral, est un peu dur à avaler. Pour un peu, il y en a que ça ferait replonger. Trop sensible, on vous dit.

07 janvier 2009

Police LOVE Gendarmerie


 
La Gendarmerie nationale est officiellement sous la tutelle du ministère de l'Intérieur depuis le 1er janvier, perdant ainsi une petite partie de son statut militaire. Il faudra toutefois attendre le projet de loi sur la Gendarmerie et son éventuelle adoption pour que le rapprochement des deux entités soit plus concret sur le terrain.