23 février 2007

Pour les Primates, les hommes en prime.

La primatologue Jane Goodall est venue à Paris apporter son soutien au pacte écologique de Nicolas Hulot et défendre la cause des hommes à travers celle des grands singes.

Elle arrive, discrète et élégante, un sourire aux lèvres, un chimpanzé en peluche dans les bras et un combat à défendre, avec douceur et fermeté. La primatologue anglaise, le Docteur Jane Goodall, était de passage à Paris mardi 20 février pour apporter son soutien au Pacte écologique de Nicolas Hulot.

A ses côtés, le chanteur Yves Duteil, la navigatrice Catherine Chabaud et le comédien Rufus (le père dans Amélie Poulain). Ils font partie des quelque 650 000 signataires de ce Pacte, auquel une dizaine de candidats à la présidentielle ont apposé leur signature, s’engageant par là même à prendre en compte les enjeux écologiques et climatiques dans toute décision qu’ils seraient amenés à prendre.

Mais, pour Jane Goodall, messager de la paix des Nations unies depuis 2002 et décorée de la Légion d’honneur le 17 janvier dernier, « la défense de l’environnement ne peut avancer que si tout le monde agit à son niveau et, surtout, ne laisse pas les politiques prendre toutes les décisions à sa place ». Depuis plus de 45 ans, elle lutte pour la survie des grands singes. Pourquoi ? « Parce qu’ils nous ressemblent tellement ! ». Mais aussi et surtout parce que, « de même que le canari dans sa cage change de couleur quand il y a un problème dans la mine toute proche, quand les grands singes disparaissent, c’est que toute la forêt va mal. Et la biodiversité est en danger ».

En voie d'extinction
Un exemple : du million de chimpanzés recensé dans les années 1960, il n’en reste désormais plus que 300 000. Les bonobos, avec lesquels nous partageons 99,4% de notre patrimoine génétique, sont passés de 100 000 il y a 20 ans à 10 000 ou 20 000 aujourd’hui. En cause : les épidémies, la déforestation, le trafic et le braconnage. L’activité humaine, donc.

Pour tenter d’inverser cette tendance, l’institut Jane Goodall a mis en place plusieurs programmes de sensibilisation et d’éducation à l’attention des enfants, « à qui il faut inculquer tôt le respect de la nature ». Autre cible, les populations qui vivent du trafic de grands singes, au Congo Brazzaville et en Tanzanie notamment.

« On ne peut rien faire pour les animaux sans d’abord aider les gens qui vivent non loin d’eux à se sortir de la misère », explique la primatologue. Son institut « ne donne pas les poissons mais les hameçons pour attraper les poissons », a mis en place dans certaines régions d’Afrique un système de micro crédits, et facilite la scolarisation des enfants. Parce que la défense de l’environnement, c’est peut-être une question cruciale pour l’humanité, mais c’est aussi une question d’humanité.

Souce : Metro

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