19 novembre 2005

Il n'y a pas que la clim. qui apporte un peu de fraîcheur.



Après cinq albums avec Téléphone entre 1977 et 1986 et cinq autres en solo entre 1987 et 2002, Jean-Louis AUBERT, au bout de trois ans de silence (ou presque, car il a beaucoup travaillé avec d'autres artistes dont son chouchou, Raphaël), délivre enfin les treize titres tant attendus de son Ideal Standard


Pourquoi ce paradoxe d' Ideal Standard ?

Cette chanson, dont le titre a été repris pour l'album, est une réflexion sur le monde marchand. Je ne supporte plus les images publicitaires, la perfection que l'on nous vend, la société de consommation en général. Tous ces pseudo-critères de beauté, de réussite, de bonheur sont étouffants.

"Tout le monde cherche une belle histoire d'amour", comment va la vôtre ?

Je suis avec la même compagne depuis vingt-trois ans, nous avons des enfants et des petits-enfants. Nous n'avons jamais signé de pacte, tous les ans notre histoire est remise en question, c'est ça qui est beau. Aujourd'hui, les gens se séparent pour un oui ou pour un non, sans même tenter de sauver leur couple...

Vos chansons de rupture ne sont donc pas autobiographiques...

Ca dépend des titres et des interprétations qu'on en fait. "Voilà c'est fini", par exemple, peut être à la fois la chanson d'une rupture ou, au contraire, celle d'un renouveau. "Je pars" est beaucoup plus dure, mais elle montre que c'est quand on est loin de l'autre que l'on se rend compte de tout ce que l'on a et de tout ce que l'on peut perdre.

Vous avez composé vos morceaux au célèbre château d'Hérouville, où ont travaillé Chopin, Bill Wyman, les Pink Floyd, Cat Stevens, Nougaro, Bowie ou encore Elton John...

J'avais besoin de m'isoler pour composer. Ce château à l'abandon, qui a vu passer les plus grands, où ont eu lieu les plus grandes fêtes, était l'endroit idéal. J'ai passé environ cinq mois là-bas, au milieu des fantômes, à composer jour et nuit, même pendant l'hiver, et sans chauffage !

Regrettez-vous l'époque de Téléphone ?

Je ne pense pas que j'aurais aimé vieillir avec Téléphone. Ca été une période de ma vie, je ne la regrette pas, mais c'est fini. C'est un peu comme si on vous disait de vous remettre avec votre ex, même si vous avez eu de bons moments, vous ne le feriez sans doute pas.

Quel regard portez-vous sur l'actualité ?

Je lis la presse et j'écoute beaucoup la radio mais j'ai encore du mal à concevoir le fait qu'une mauvaise nouvelle en soit une bonne pour la plupart des journalistes. Je pensais que la pluralité donnerait plus de liberté et d'appréciation, je ne suis pas sûr que ce soit le cas.

Votre regard sur la France ?

Le problème de la France est qu'elle garde quelque chose de la gauche de mai-68, où réussir n'est pas considéré comme une bonne chose et où les chômeurs doivent être nourris par l'Etat... Ailleurs, les choses bougent. En France, on est ancré dans le passé, c'est dommage. Pourtant, c'est un pays béni des dieux, où les artisans et les bons produits existent. Si on avait une prime de qualité au bon vin, à la bonne agriculture et au savoir-faire, on aurait gardé tout ça... Les Français sont démotivés : si l'on travaille, c'est forcément chiant et mal payé. Ce mépris du travail fait que l'on manque de personnel dans tous les secteurs, alors que nous avons besoin de mains et de compétences. C'est curieux dans un pays qui compte plus de 10% de chômeurs !

Et sur les violences en banlieue ?

Je comprends que le décès de deux adolescents puisse provoquer ce genre de réactions. Peut-être que là, ça a été trop loin, mais si ça peut permettre de remettre les choses à plat...

Vous regardez la télé ?

Je regarde les infos sur LCI ou i-télé. J'aime beaucoup les talk-shows, je ne regarde jamais les séries ou les films. Pareil pour les livres, je préfère les essais et les documents aux romans. Pourtant j'adore des écrivains comme Philippe Claudel... ou Houellebecq, même s'il me donne un cafard terrible. Je suis en plein dans son dernier roman, c'est fort et cynique, un livre qui fait du mal.

Avec toutes ces choses à dire, pourquoi ne pas faire de textes engagés ?

Parce que je veux que mes chansons durent toujours, qu'elles soient intemporelles. J'avais écrit un texte sur le mur de Berlin qui disait, "j'en ai un", "t'en as un". Quand mon fils écoute ça, il ne comprend rien. Je ne vais pas parler de Jacques Chirac pour, dans dix ans, avoir une chanson qui ne correspond à rien.

Propos recueillis par Aurélie SARROT

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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