08 juin 2005

Agression d'une "Pro-Loup" : éleveurs et chasseurs organisent une battue à l'écolo...


mardi 7 juin 2005, COSA ANIMALIA



Cosa Animalia communique :
1°) Sur l’incident grave du 4 juin 2005 perpétré par des chasseurs et éleveurs

Les protecteurs du loup seront donc intervenus pacifiquement ,pendant 9 jours, sur le site de la Valdaine pour empêcher l’abattage du loup jusqu’à ce qu’un incident gravissime ne se produise le 4 juin 2005 aux alentours de 23 heures.

Il s’agissait, en effet, jusque-là, de repérer les patrouilles de l’ONC, mandatées par l’Etat pour effectuer la basse besogne, d’entreprendre un jeu de cache-cache avec ces agents, d’échanger des propos avec eux, de tenter de les raisonner sur une tâche tout à la fois,ingrate, illégitime et inutile.

Tout se déroulait au mieux au fil des jours et rien ne laisser présager une tel dénouement.

Car l’incident relaté marqua un coup d’arrêt tout du moins provisoire de l’action méthodique orchestrée sur le terrain par les associations de protection animale locales.

Il importe de décrire la scène avec une minutie et une précision dignes des scénarios les mieux ficelés de manière à révéler à la France entière tournée vers la Valdaine combien la rage d’abattre un animal aux abois peut motiver un comportement des plus vils et bas digne des pires cauchemars.

Un groupe d’une soixantaine d’individus, présumés chasseurs-éleveurs munis de bâtons, a bloqué la voiture d’une sympathisante anti-abattage du loup sur la commune de St Sulpice des Rivoires.

Il s’agissait d’une femme seule âgée d’une soixante d’années qui s’aprêtait à quitter le lieux après une courte entrevue avec l’une des patrouilles de l’ONC.

Elle a été prise à partie par ces hommes en furie qui l’ont humiliée (badigeonnée de purin sur tout le corps), puis abondamment insultée.

Ils ont ensuite crevé l’un des pneus et dégonflé les autres roues de son véhicule en martelant qu’elle « n’aurait qu’à dormir avec son loup ».

Les diverses méthodes d’intimidation utilisées, inadmissibles, prouvent leur détermination à faire prendre à cette affaire un tournant dramatique. Car enfin, il lui ont reproché, pêle-mêle, « d’entraver les gardes de l’ONC dans leur action », de « contrecarrer leur plaisir de tuer » !...

Il faut noter aussi que tant le tutoiement utilisé que le ton agressif et les menaces (« on va te lyncher ») proférées montrent leur profond mépris à l’égard de tout individu qui ose exprimer une pensée différente de la leur.

Nous insistons sur le fait que tout aurait pu basculer dans une fraction de seconde dans l’horreur si la Gendarmerie, bien que de rescousse tardive, n’était pas intervenue pour la placer sous la protection de l’Etat.

Elle a naturellement fait une déposition auprès des forces de l’ordre dans laquelle elle retrace les circonstances et la tension dans lesquelles se sont déroulés ces faits qui n’est qu’un prélude à la plainte déposée ultérieurement par la victime.
2°) Sur la position de Cosa Animalia sur cette affaire

Face à la survenance d’un tel évènement, nous avons dû adopter une position de repli provisoire ne signifiant nullement l’acceptation des arguments des anti-loups et pas d’avantage le renoncement à notre action.

Il convenait, dans un premier temps, de choisir une position de sagesse pour préserver le sécurité du nombre conséquent de nos sympathisants : car enfin si ceux-ci s’étaient trouvés sur le terrain ce malheureux jour, on imagine combien les conséquences auraient été plus graves voire irrémédiables.

C’est en tous cas la solution choisie par COSA ANIMALIA qui a stoppé le dispositif pour assainir la situation.

Tous les contacts pris dans la journée du 6 juin, tendaient à cerner, comprendre puis analyser la scène de violence décrite ci-dessus.

Les premières conclusions sont les suivantes :

- la présence de ce grand nombre de hooligans (une soixantaine voire plus) sur le terrain a été orchestrée de main de maître par les responsables locaux en matière d’agriculture ;

- la version officielle tendant à affirmer que ces actes isolés néanmoins collectifs étaient destinés à « casser de l’écolo » peut dissimuler, à l’arrière-plan, une battue contre le loup illégale par les protagonistes ayant violenté la représentante pro-loup ;

- le dispositif mis en place cette nuit-là, conforté par l’acceptation du Préfet (le fondement de cette acceptation n’est pas, pour le moment, légalisée par un arrêté, sauf erreur de notre part, mais par la mise en place du dispositif de Gendarmerie) va courir jusqu’au 15 juin date de la fin de la période d’abattage prévue dans l’arrêté inter-ministériel.

Face à ces faits très graves, nous étudions actuellement plusieurs possibilités de recours mais surtout avons, d’ores et déjà, réclamé la tenue d’une réunion ou d’un débat pour pacifier la discussion sur l’opportunité de la régulation du loup dans la Valdaine.

Plusieurs rencontres sont prévues dès le 7 juin 2005, pour parvenir à un dénouement souhaitable dans l’intérêt de toutes les parties et nous espèrons vivement que le même état d’esprit présidera les rencontres planifiées dans les plus prochains jours avec les instances régionales et nationales.

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